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Arts et culture

Séjour à Vienne dans les salles du Musée des Beaux-Arts

Culture
5 décembre 2017

Trio de peintures de Klimt

Par: Gabrielle Lemire, Cheffe Arts et culture

 

Le Musée des Beaux-Arts du Canada (MBAC) ne possède qu’une peinture du maître de la peinture ornementale Gustav Klimt. Le vendredi 1er décembre dernier, les salles d’art européen et américain en dévoilaient deux nouvelles au public, qui seront affichées pendant les trois prochaines années grâce à un prêt d’une collection privée.

Le conservateur en chef du MBAC, Paul Lang, est fier d’exposer « l’exubérance visuelle d’un des artistes les plus inventifs de son temps se révèle dans toute sa splendeur. »

C’est l’effet « séjour à Vienne » du trio d’oeuvres du maître du symbolisme Gustav Klimt qui était recherché par le MBAC. L’adepte d’art a donc le privilège de s’immiscer dans le quotidien d’un des membres les plus importants du mouvement Art nouveau.

Lors du lancement, quelques curieux tentaient de se frayer un chemin vers les nouvelles peintures de la galerie. Ces oeuvres permettront à plusieurs auditoires distincts de se retrouver dans le travail de Klimt, car celles-ci sont issues de trois phases différentes de sa carrière en tant qu’artiste peintre. Kirsten Appleyard, adjointe à la conservation de l’art européen et américain, affirme que Klimt était un perfectionniste. Ses mécènes devaient le forcer à arrêter de travailler à plusieurs reprises pour pouvoir récupérer leur tableau.

À l’extrémité de la salle se trouve l’allégorie Espoir I que le Musée possède depuis 1970. On distingue nettement le style plus ornemental avec l’utilisation de l’or caractéristique de Klimt. Une jeune femme enceinte se tient nue, impassible devant des figures évocatrices de la souffrance. Le tableau aurait été modifié suite au décès de l’un de ses enfants en bas âge.

De chaque côté de l’allégorie se trouvent les deux prêts qu’a reçu le MBAC. Kristen Appleyard  apprécie la disposition des deux nouvelles peintures sur les murs opposés, se faisant face. Cette disposition expose « la bipolarité dans la vie de Klim (…) il passait la majorité de l’année à Vienne à peindre des portraits de tous ces gens importants. Chaque été, il se retirait à la campagne pour peindre et réfléchir », indique Appleyard.

D’un côté, nous avons donc le portrait grandeur nature d’Elisabeth Lederer, peint de 1914 à 1916, commandé par les parents de la jeune fille. Les motifs asiatiques qui ornementent le tableau reflètent l’intérêt de l’artiste et des Lederer pour cette culture. «  Alors que les portraits antérieurs de Klimt séduisaient par la richesse de leurs ornements, souvent des mosaïques incrustées d’or, l’artiste mise ici sur l’exotisme pour éveiller la curiosité et attirer l’attention », explique Appleyard.

De l’autre côté, un paysage inspiré des palettes de couleur de Cézanne et Van Gogh fait face à Elisabeth. Sa forme carrée donne au paysage une touche éclectique, presque mise en scène par le peintre. Forêt à flanc de montagne à Unterach sur l’Attersee, peinte en 1916 évoque selon Appleyard la « douce rêverie » et une « ambiance méditative et sereine ».

Quoi qu’il en soit, l’engouement de l’équipe de conservation du MBAC est significatif. Reste à voir si le public accepte avec autant d’énergie que le paysage de Klimt côtoie sur les murs les Iris de Van Gogh.

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