Par Gabrielle Lemire, Cheffe du pupitre Actualités

Une bonne poutine. Ce serait sûrement tentant pour n’importe qui après avoir suivi les recommandations du nouveau Guide alimentaire canadien pendant une semaine. La Rotonde a voulu savoir s’il était possible de concilier études et alimentation saine.

Les nutritionnistes se réjouissent de la publication du nouveau guide, qui offre des recommandations laissant assez de liberté pour que la population canadienne dans sa diversité puisse appliquer les conseils à leur quotidien. Le Guide se veut accessible en éliminant les tableaux de portions. « On commence avec une assiette. Si la moitié contient des légumes et des fruits, alors elle est saine, c’est aussi facile que ça », résume Maryann Moffitt, nutritionniste et agente de promotion. En suivant cette recommandation, on se rend vite compte qu’il faut prévoir une grande quantité de fruits et légumes pour que ceux-ci constituent la moitié d’une assiette.

Pénurie de fruits

À mesure que la semaine avançait, doser les proportions de différents groupes d’aliments dans mon assiette devenait plus facile, puisque je gardais en tête que la moitié du repas devait être composée de fruits ou de légumes. Le hic : même si j’en mange généralement beaucoup au quotidien, j’ai atteint le fond de ma réserve assez rapidement. Alexandra Pépin, doctorante en physiologie de l’exercice et nutritionniste du sport, se réfère au Guide et conseille de manger des fruits et légumes de saison, et d’en congeler en prévision. Les smoothies aux fruits congelés ont alors comblé mes déjeuners cette semaine, une option rapide pour ceux qui aiment faire la grasse matinée.

Rapido presto

Le manque de temps est souvent un obstacle à la bonne alimentation, surtout dans un horaire étudiant. C’est ce que partage Élise Dimanche, diplômée en sciences de la santé. « Tu arrives chez toi, tu n’as pas vraiment envie de cuisiner. C’est bon de préparer une grosse portion de quelque chose et de le réchauffer en arrivant chez nous », explique-t-elle. En plus d’être moins coûteux, la préparation de repas est un bon moyen de gagner du temps. C’est ce que j’ai tenté en me fiant à une recette je connaissais bien et que ça ne me dérangeait pas de manger lors de plusieurs repas d’affilée.

On peut aussi cibler un service de restauration sur le campus qui répond aux recommandations du Guide. Moffitt affirme notamment que le menu de la salle à manger à l’Université d’Ottawa était déjà pensé pour offrir une alimentation saine. Même si la salle à manger permet d’éliminer le stress et le temps associé à la préparation de plats, tous n’ont pas accès à ces repas, faute de forfait alimentaire.

Oui, mais ça coûte cher

Après avoir fait un tour au salon étudiant près de la salle à manger au deuxième étage du Centre universitaire, le coût semble être l’obstacle majeur lorsque vient le temps de suivre des recommandations nutritionnelles. Quelques propositions pour éviter de puiser dans ses économies pour bien se nourrir :

Préparation de repas

Même si ça requiert un peu plus de préparation, cuisiner de grandes portions de repas en avance est l’une des recommandations que partage la plupart des personnes consultées au cours de la semaine. Soit on improvise, soit on se fie à des centaines de recettes se prêtant bien au meal prep disponibles sur Internet.

Substituts de protéines

« Ce que j’entends souvent c’est que la viande, ça coûte cher. Mais il y a d’autres façons de manger des protéines sans manger de la viande, comme des pois chiches, des légumineuses, des fèves, qui ne coûtent pas cher », explique Dimanche, en ajoutant qu’il faut y ajouter des grains (riz, couscous, semoule) pour constituer une protéine complète. Dans mon cas, mon alimentation était déjà à 90% végétarienne avant de commencer la semaine, ce qui m’a aidée à économiser sur les repas.

Économiser en épicerie

Bien que la banque alimentaire de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa soit fermée jusqu’au 6 mai 2019, faire ses emplettes sans se ruiner est toujours possible en suivant les aubaines des circulaires et en profitant d’un rabais étudiant de 10% chez Metro ou Loblaws sur la rue Rideau les mardi et jeudi.

Manger ensemble

Si on n’habite pas en colocation, on peut cuisiner en groupe chaque mercredi à 9h30, à partir d’aliments récupérés par la République populaire du délice (PRD). Tous ceux qui apportent leur contenant réutilisable repartent avec un repas gratuit pour la journée. En plus de profiter de fruits et de légumes variés et des idées de plusieurs chefs, les repas PRD permettent de manger en bonne compagnie, ce qui fait partie des recommandations du Guide.

Les nouveaux conseils mettent d’ailleurs l’accent sur l’aspect social des repas, soit de savourer les aliments, de manger en bonne compagnie et sans distractions.