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Sports et bien-être

Dévouement d’un technicien expérimenté

Dawson Couture
13 novembre 2017

Par Slim Essid – Chef du pupitre Sport et Daniel Birru – Contributeur de La Rotonde

 

Entraîneur-chef de l’équipe féminine de soccer depuis 1994, Steve Johnson entame sa première saison à temps plein. Vainqueur de huit championnats SUO (Sports universitaires de l’Ontario) et ayant déjà remporté un titre national, il est le deuxième entraîneur le plus ancien du campus. Son expérience et sa soif du défi témoignées par sa carrière en font une référence dans l’univers des sports universitaires. Cette semaine, l’entraîneur-chef est revenu sur son passé et son avenir.

La Rotonde : Qu’est-ce qui vous a amené à cette carrière ?

Steve Johnson : J’ai commencé à m’enrôler dans l’entraînement du soccer féminin dès ma première année d’université. Il faut remonter jusqu’en 1980! J’étais alors assistant-entraîneur. Ce n’est que lorsque je suis allé à l’université de Moncton que je suis devenu entraîneur-chef du programme de soccer féminin. Je me suis par la suite retrouvé à Ottawa, où nous étions un simple club de 1990 à 1993, et c’est en 1994 que nous sommes officiellement devenus une équipe universitaire (Varsity Program). Mon titre actuel est donc le responsable gérant du programme de soccer féminin à l’Université d’Ottawa.

LR : Vous êtes le deuxième entraîneur avec le plus d’expérience au niveau universitaire. Pensiez-vous rester aussi longtemps aux commandes des Gee-Gees ?

SJ : J’ai toujours aimé être entraîneur. C’est quelque chose que j’ai toujours fait depuis que je suis adolescent. Par contre, ce n’a pas été ma seule carrière – j’ai aussi été enseignant dans une école secondaire. Ce fut donc une énorme responsabilité pour moi, d’alterner entre mon travail de coach et celui d’enseignant.

LR : Si vous deviez choisir votre meilleure saison à la tête de l’équipe, laquelle serait-ce?

SJ : Certainement l’année du championnat, en 1996. J’en étais à ma troisième année avec l’équipe. Nous avons connu une merveilleuse saison sans défaite, et je l’ai faite avec un de mes meilleurs amis d’université, qui lui venait du Nouveau-Brunswick. Il y a eu quelques changements apportés à l’équipe, dont une de mes meilleures joueuses qui a été obligée d’abandonner pour retourner à l’école, mais tout de même, ce fut une année magique, mémorable!

LR : Selon vous, quelles sont les grandes différences entre entraîner dans une équipe universitaire et une équipe nationale ?

SJ : Dans une équipe universitaire, on travaille avec nos athlètes pour un minimum de huit mois par année alors qu’ils sont à l’école. Lorsqu’on met au point un groupe de joueurs, de joueuses qui s’entraînent pour rivaliser sur la scène internationale, on est en charge d’organiser une série de camps d’entraînement, de périodes d’évaluations et ensuite on se met ensemble pour un temps très serré, mais intense. C’est tout un défi.

LR : Quels points communs trouvez-vous entre le fait d’enseigner et entraîner ?

SJ : La patience. Il s’agit d’une énorme qualité en tant que coach et en tant qu’enseignant. Il faut aussi avoir la capacité de s’entendre avec les gens de notre entourage, que ce soient des collègues, patrons ou élèves.

LR : Comment avez-vous réussi à faire les deux à la fois ?

SJ : C’était tout ce que je faisais. Aujourd’hui, je n’enseigne plus. Je suis entraîneur à temps plein, et durant la saison, je travaille aux alentours de onze heures par jour. Chaque jour, je me plains de ne pas avoir assez de temps pour finir toutes les tâches que j’ai au programme. À ce moment-là, je suis obligé de les finir le jour suivant, ce qui me met en retard dans mes autres tâches! C’est comme une roue qui tourne sans fin. Je me retrouve donc à me demander : « Comment ai-je réussi à en faire bien plus alors que j’avais un autre emploi ? ». Il faut adorer ce travail, il faut pouvoir faire des sacrifices, on ne s’en tirera pas autrement.

LR : Avez-vous un système tactique préféré ou préférez-vous vous adapter aux joueuses à votre disposition ?

SJ : En équipe, nous essayons de faire correspondre le système tactique aux joueuses que nous avons. C’est une question d’adaptation pour tout le monde. On ne contrôle pas le type de personnes qui entrent dans notre programme, il faut donc être flexible au niveau de la mise en scène de l’équipe. Je pense qu’on n’est pas gagnants en forçant les joueuses à s’adapter à un certain niveau tactique qui ne leur convient pas vraiment. On a donc fait des changements tous les ans au cours des quatre dernières années dans notre style de jeu.

LR : Un mot sur la dernière élimination en quart de finale des SUO, face aux Gaels de Queen’s, aux tirs au but des Gee-Gees dimanche dernier?

SJ : On accepte la défaite, mais c’est dommage d’avoir vu refuser deux buts alors qu’ils étaient valides. Toute l’équipe sait qu’on a marqué trois buts dans le match. Ça fait mal de sortir comme ça, aux tirs au but qui relèvent de la chance. L’an prochain, le tournoi se passera à Ottawa et je pense qu’on sera redoutable!

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