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Par Caroline Fabre – Rédactrice en chef
Le 25 juin dernier, 20 des plus gros films du Studio Ghibli sont arrivés sur la plateforme de distribution du géant américain Netflix, vous offrant désormais la possibilité de visionner ces chefs d’oeuvres japonais. L’occasion de vous immerger dans ces films d’animation, et de découvrir le monde déjanté du célèbre Hayao Miyazaki.
Si les mots Chihiro, Mononoké, Porco Rosso ou encore Totoro ne vous disent rien, plongez à la découverte de cet un univers passionnant, et laissez-vous bercer par les mythes et traditions du pays du soleil levant.
Emblème cinématographique
C’est lors de la conception de Nausicaä de la Vallée du Vent, qui deviendra le premier film du studio d’animation, que l’équipe voit le jour en 1983. Récompensée lors du Mainichi Film Awards, le premier festival de cinéma au Japon, pour ce long-métrage, cette collaboration aboutira à la fondation de l’un des plus célèbres studios d’animation japonais, en 1985, par les réalisateurs Hayao Miyazaki et Isao Takahata, le producteur Toshio Suzuki et la compagnie de production Tokuma Shoten.
Le nom Ghibli serait tiré de l’arabe, et serait plus particulièrement une traduction de « vent chaud du Sahara », les fondateurs désirant souffler un vent nouveau sur l’industrie des animés. Ghibli était également le nom d’un avion de guerre italien des années 30, dont Miyazaki est particulièrement admirateur ; nombreux sont ses films à porter des références au monde de l’aéronautique, mais aussi à l’Italie.
C’est le long-métrage Kiki la petite sorcière qui, en 1989, contribuera véritablement à faire reconnaître les oeuvres de Miyazaki et Takahata dans le pays, malgré les quelques échecs accumulés précédemment. Kiki était alors leur dernière chance d’obtenir des financements pour leurs prochains films, Le château dans le ciel, Le tombeau des lucioles, ou encore Mon voisin Totoro n’ayant pas convaincu le public au prime abord. C’est en 1997, avec Princesse Mononoké que le succès leur sourit à nouveau ; pas loin de 15 millions de spectateurs se réuniront dans les salles, un véritable record pour un film d’animation.
Suivra Le Voyage de Chihiro en 2001, qui deviendra le film le plus rentable jamais sorti au Japon, détrônant même Titanic de James Cameron. Il obtiendra, parmi ses 58 récompenses, l’Ours d’Or au Festival de Berlin en 2002, mais aussi l’Oscar du meilleur film d’animation en 2003, lors de la 75eme cérémonie, devenant le seul film en langue non anglaise à avoir remporté ce prix. Il reste à ce jour le film le plus vu de l’histoire au Japon, avec plus de 23 millions d’entrées.
Depuis rejoint par d’autres réalisateurs, le Studio Ghibli a contribué à faire rayonner internationalement la puissance du cinéma d’animation japonais. Un musée Ghibli, situé à Mitaka dans la banlieue de Tokyo a d’ailleurs ouvert ses portes en 2001. Un parc d’attractions devrait également voir le jour en 2022, dans la ville de Nagakute.
Malgré l’annonce de sa retraite du métier de réalisateur de films d’animation en septembre 2013, Miyazaki continue de travailler au sein du studio qu’il a co-créé avec une nouvelle génération de réalisateurs, dont son fils Goro fait partie. Le prochain film de l’emblématique Studio Ghibli, baptisé Aya la petite sorcière est prévu pour l’hiver 2020.
Mon voisin Totoro
Sorti en 1988, le film raconte la fabuleuse histoire de Mei et Katsuki, deux petites filles qui viennent de s’installer avec leur père dans une maison de campagne, afin de se rapprocher de l’hôpital où est soignée leur mère. Bordée par une forêt habitée d’esprits, la nouvelle maison permet aux enfants de découvrir les multiples surprises que leur réservent Totoro, les noiraudes et les sous-bois.
Peuplé de personnages aussi attachants que purs, le film ne laisse pas indifférente l’âme d’enfant aventurier qui sommeille en nous. La créature Totoro est par ailleurs l’emblème du studio.
Le tombeau des lucioles
Sorti la même année que Mon voisin Totoro, ce long-métrage se caractérise quant à lui par l’histoire bouleversante qu’il présente. Sur un fond de Seconde Guerre Mondiale, la ville de Kobé essuie attaques et bombardements, entraînant un énorme incendie qui détruira un quart de la ville. Après avoir perdu leur mère, un jeune adolescent et sa petite soeur traversent le Japon pour retrouver leur famille, et peut-être même leur père, détaché sur un navire.
Oeuvre poignante et profondément antimilitariste, il devient impossible de ne pas prendre cette fratrie en pitié. Le tombeau des lucioles ne vous laissera pas de marbre.
Le voyage de Chihiro
Le film retrace l’histoire de Chihiro, une petite fille d’une dizaine d’années qui emménage tout juste dans une nouvelle maison. Sa famille fait un arrêt en chemin, et découvre, après être passée dans un tunnel sombre, une véritable ville fantôme qui s’étend de l’autre côté.
À la tombée de la nuit, ses parents se retrouvent piégés, et Chihiro se retrouve seule dans un monde qu’elle ne connaît pas. Pour sauver ses parents, la fillette va devoir faire face à la sorcière Yubaba, et affronter seule les dangers de ce monde. Entre rencontres étranges, créatures fantastiques et amitiés incroyables, la petite fille va ressortir changée à jamais par cette expérience.
À la fois critique de la société de masse et de surconsommation, et réflexion sur la quête identitaire, le film de 2h05 aborde la touchante évolution d’une fillette capricieuse, ressortie grandie de son expérience avec l’autre monde. Le film vous transportera à coup sûr vers la ville enchantée, que ce soit musicalement ou visuellement parlant.
À la façon des films Disney, les films du Studio Ghibli séduisent de par leur profondeur et la foule de sentiments qu’ils provoquent. Parsemés de morales impérissables, Porco Rosso, Princesse Mononoké, ou encore Le château dans le ciel sauront séduire votre âme d’enfant.