Inscrire un terme

Retour
Arts et culture

Le théâtre comme un pont entre deux rives

Culture
1 octobre 2018

Crédit photo : courtoisie

 

Par: Gabrielle Lemire, Cheffe de pupitre

C’est la thématique de la réalité bilingue d’Ottawa-Gatineau qui sera au coeur de la pièce de théâtre By-Product.D-rivé, présentée du 3 au 6 octobre prochain. Fruit du travail du Département de théâtre de l’Université d’Ottawa, c’est la première production à réunir les étudiant.e.s anglophones et francophones au sein d’un même projet.

La mise en scène d’André Perrier, professeur de jeu et de mise en scène au Département de théâtre, part à la base de textes francophones et anglophones (avec surtitres bilingues) en provenance d’auteurs ottaviens, rapiécés avec d’autres textes du collectif des Poids Plumes. Afin de faire un « clin d’oeil aux deux rives », soit les rives gatinoise et ottavienne, Sylvain Schryburt, directeur du Département de théâtre, a lancé un appel à la collaboration entre anglophones et francophones.

Une première au Département de théâtre

Pour trois étudiants en théâtre interrogés par La Rotonde, cela a permis de rapprocher les deux groupes linguistiques du Département de théâtre.  « Ça construit un pont entre nos deux côtés du Département qui étaient déjà un peu séparés involontairement. Ça amène les deux communautés ensemble. C’est vraiment une création du Département complet qui se produit sur scène », explique David Bélizaire, étudiant de 4e année. Pour Liam Lahey, étudiant anglophone de 3e année, l’entraide est très présente au sein du processus créatif pour favoriser la compréhension de chaque membre de la distribution. Il affirme avoir vu naître un phénomène de cohésion entre les étudiants. « Je me suis retrouvé impliqué dans plus de groupes francophones et j’ai vu des membres de la distribution francophone approcher d’autres étudiants anglophones. Il y a ce genre d’immersion qui n’était pas là avant la pièce », ajoute Lahey.

Pour le professeur André Perrier, ce phénomène va au-delà de la langue, puisque le mélange de cultures dans le processus de création en soi aura permis un meilleur portrait de la réalité d’Ottawa. Réunir pour la première fois les deux cultures linguistiques permet aussi, selon Aryane Roberge, étudiante de 2e année, d’ouvrir de nombreuses possibilités de pièces bilingues et de collaborations.

Nouvelle énergie

L’aspect de bilinguisme collaboratif ne sera pas la seule « première fois » pour les étudiant.e.s en théâtre de l’Université à l’occasion de la pièce. Ceux-ci s’approprieront également l’espace LabO, situé dans le nouveau complexe de la Galerie d’Art d’Ottawa à l’intersection de Waller et du pont Mackenzie King. La salle est une boîte noire en forme de cube parfait à éclairage DEL.

Outre les lieux physiques se trouve la fébrilité des membres de la distribution, qui auront à insuffler une première énergie au LabO le 3 octobre prochain. « On est les premiers à imprégner cette salle de nos âmes, de nos êtres, notre sueur. Toute la thématique, le langage scénique va dans ce sens-là », élabore André Perrier, qui imagine le projet depuis 2017.

Le metteur en scène dit avoir commencé les répétitions en janvier dernier, dans l’optique de présenter dès la fin février. Ce sont des délais dans la construction de l’immeuble de la Galerie d’Art d’Ottawa, qui englobe le LabO, qui seraient à l’origine du report de la production jusqu’à cette semaine.

À quoi s’attendre?

Le 3 octobre, la production By-Product.D-rivé se fera porte-voix de l’essence de la capitale, ses recoins, ses bons coups mais aussi ses défauts. Pour André Perrier, c’est une des particularités du spectacle que de s’articuler autour d’Ottawa. « Pour une fois, on parle de chez nous, de nos particularités régionales », affirme le professeur. Ceux qui connaissent la ville de fond en comble et y ont passé la majeure partie de leur vie ne navigueront pas en eaux inconnues en voyant By-Product.D-rivé. Pour Liam Lahey, qui a vécu à Ottawa toute sa vie, la pièce questionne la manière dont la ville est gouvernée et représente avec brio les aspects tant positifs que négatifs de la ville.

Selon Aryane Roberge, l’oeuvre reste également accessible pour un public qui ne connaît pas aussi bien Ottawa. « Je pense que tout le monde peut apprécier cette pièce-là, je pense qu’on peut s’y retrouver, peu importe on vient d’où », partage l’étudiante.

« Quand on pense au mot “théâtre”, on ne pense pas à By-Product », ajoute Roberge. Justement, l’exploration de plusieurs médiums par les comédiens permettra au quatrième mur de s’effondrer, une thématique récurrente dans le théâtre contemporain. Ni drame ni comédie, By-Product.D-rivé relève presque du happening: ajoutant de la danse, de la peinture et du chant, les comédiens et comédiennes passeront même par la préparation d’un pain autochtone sur scène.

Pour ceux souhaitant assister au baptême du LabO ou tout simplement curieux d’explorer Ottawa à travers le théâtre, deux représentations seront gratuites pour les étudiant.e.s, soit les mercredi 3 et jeudi 4 octobre.

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire