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Rencontre avec Chantal Hébert : une leçon d’humilité

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30 octobre 2017

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Par Charlotte Côté- Coordinatrice des bénévoles 

 

« C’est ça la mission aujourd’hui : »make the comfortable umcomforable»… et j’avoue que j’y trouve un grand plaisir! », s’est réjoui humblement Chantal Hébert, en entrevue avec La Rotonde à la suite de sa conférence à l’Université d’Ottawa, le 16 octobre dernier. « Si tu ne fais pas ça tu deviens une espèce de croûton », a ajouté la journaliste franco-ontarienne en riant. Au-delà de ses mots publiés dans le Toronto Star et l’Actualité, et loin des projecteurs de CBC/ Radio-Canada, son regard et son sourire sincères témoignent d’une simplicité rafraichissante dans laquelle se trouvent des réponses à nos questions… et de petits mystères en suspens.

Le temps des baby-boomers est mort, vive les millenials : tel est le mot d’ordre de Chantal Hébert. « C’est vous qui conduisez l’autobus, c’est le vôtre, ce n’est plus le mien », blague-t-elle, faisant allusion à l’importance démographique des enfants du millénaire. En 2015, 12% de plus d’électeurs entre 18 et 25 ans sont allé voter aux élections nationales – et ça s’est senti : « [Quand] les jeunes votent, ça change les choses […] Les manifestations et autres, ça a une utilité, mais voter, même si c’est plate, c’est la seule chose qu’un citoyen a pour forcer le politicien à s’occuper des choses ».

Et si la chroniqueuse de renom affirme que les jeunes sont l’avenir (et surtout, le présent), que pense-t-elle de l’annonce récente de la création d’une Université Franco-Ontarienne? Un sourire énigmatique aux lèvres et le regard franc, Hébert laissera passer la question : « je n’ai pas d’opinion politically correct », expliquera-t-elle. Une réponse vague suffira également concernant le projet de loi 231 pour protéger la confidentialité des sources journalistiques : « c’est sûr que tout a des limites, mais c’est toujours un progrès », déclarera-t-elle.

Et qu’en est-il du rôle du journalisme dans l’ère des fake news? Selon Hébert, il n’est pas nouveau qu’une personne au pouvoir soit capable de qualifier de « fausse » une nouvelle qui ne convienne pas : « Ils ont toujours fait ça. Quand je couvrais le débat constitutionnel et [que] j’écrivais des choses pas agréables, [on essayait toujours de] dire que j’étais »séparatiste». La discréditation a toujours existé », rappelle-t-elle.

Mais après tout, Chantal Hébert le dira avec conviction : le seul responsable de sa réputation, c’est soi-même. « Vous-parlez d’expérience? » : un regard complice de sa part aura suffi à répondre. Comme quoi, s’entretenir avec certains des plus grands d’entre nous, c’est aussi apprécier l’importance du non-verbal.

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