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Éditorial

Finalement du vert à la fin de l’hiver ?

Rédaction
26 février 2018

Éditorial

Par Mathieu Tovar-Poitras 

Avec l’hiver qui est en train de laisser partir son dernier soupir, le temps grisâtre s’impose encore dans le quotidien ottavien. Mais ces tons de gris seront remplacés en mars par le vert et blanc du Mois de la francophonie. Par contre, cette célébration sera-t-elle tout en couleur ou restera-t-elle terne comme la météo des temps qui courent?

Avec un calendrier d’activité qui inclut une fourchette d’événements allant de la comédie à la musique, en passant aussi par le cinéma et des conférences, l’édition 2018 du Mois de la francophonie à l’Université d’Ottawa s’annonce comme étant une plateforme pour les diverses formes d’expressions culturelles.

Si on peut lever notre chapeau aux efforts de l’administration, il n’en reste pas moins que des questions additionnelles méritent d’être soulevées.

Outre le Festival de la poutine, éternel synonyme du Mois de la francophonie pour l’Université d’Ottawa, le nombre d’événements prévus dans des endroits larges et ouverts à un grand nombre d’étudiant.e.s est assez limité. L’Agora du Centre universitaire en accueillera quelques-uns mais sans présence dynamique ou visibilité attirante, des événements tels que le spectacle de Karim Ouellet risque de ne pas attirer autant de monde que voulu.

On parle ici d’une opportunité de célébrer la francophonie sur notre campus. En conséquent, ne serait-ce pas logique de faire des événements invitant les francophones, francophiles et anglophones à participer ensemble ? D’organiser les événements du Mois de la francophonie et d’attirer une poignée de francophones peut sembler être un succès pour certains.

Mais, en particulier si l’on prend en considération le contexte uottavien, le réel succès ne serait-il pas plutôt dans la participation des différentes communautés pour la célébration de la francophonie? Il faut par ailleurs préciser que par francophonie, il n’est pas question d’exclusivement célébrer le fait franco-ontarien, mais plutôt la francophonie comme communauté mondiale.

Et les institutions étudiantes ?

Au moins on peut se dire que les différentes organisations ont décidé de participer au Mois de la francophonie. Ce n’est pas comme si les institutions étudiantes n’avaient pas organisé d’événements d’envergure pour l’occasion. Bon, assez avec le sarcasme.

La Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) et l’Association des étudiant.e.s diplômé.e.s (GSAÉD) n’ont pas prévu d’activités dans le cadre du Mois de la francophonie. Leurs pages Facebook respectives n’affichent pas d’événements à venir en lien avec le Mois et aucune annonce formelle n’a été faite pour l’instant.

Il devient donc clair que les têtes dirigeantes de ces deux institutions n’ont pas daigné contribuer à cette célébration qui pourtant touche des fractions non négligeables du corps étudiant qu’elles représentent.

Il est quand même question d’initiatives qui, sans être de grande envergure, permettraient à ces institutions de rester loyales à la nature dite bilingue de l’Université d’Ottawa et des corps étudiants. Publier un message sur les réseaux sociaux le 1er mars ou photographier les membres de l’exécutif au Festival de la poutine n’atteindra pas le seuil minimal.

Si ces organisations ne sont pas prêtes ou motivées à mettre sur pied des projets dans le cadre d’un événement de l’envergure du Mois de la francophonie, pourquoi alors livrer des discours où les élu.e.s et candidat.e.s tentent de vendre le contraire ?

Au tour de la communauté

Dans le contexte où les institutions ne se mobilisent pas concrètement dans le cadre d’événements liés au Mois de la francophonie, il revient aux individus composant la communauté de l’Université d’Ottawa de faire valoir l’importance d’une telle célébration. On peut penser au Regroupement étudiant franco-ontarien (FÉUO), qui devrait être un des acteurs les plus volubiles à l’approche du mois de mars.

Et pourtant, il est décevant de constater que même cette organisation semble avoir mis ses priorités ailleurs. En effet, aucun événement ou regroupement n’est prévu par le RÉFO, à l’exception du Forum étudiant et de l’Assemblée générale du RÉFO, qui se tiendra du 2 au 4 mars. Lors de ces dates, il y aura entre autres les élections du prochain conseil d’administration du RÉFO, une opportunité pour des personnes engagées de faire partie d’une organisation dont les actions sur le terrain méritent d’être revitalisées.

Parce que si quelque chose peut être fait, c’est bel et bien de s’impliquer concrètement au sein d’initiatives visant à remplir un mandat concret.

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