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L’éradication de l’ennemi par la violence sexuelle

Web-Rotonde
13 février 2012

EN BREF

Sarah Lanthier | Journaliste Actualités

Le 6 février dernier, dans le cadre de la Journée internationale contre les mutilations génitales féminines, le groupe Amnistie internationale de l’U d’O accueillait, au pavillon Fauteux, Murielle Paradelle, professeure de droit civil à l’U d’O, pour discuter des violences sexuelles en tant que crimes de guerre.

Cette conférence faisait écho « à la campagne de sensibilisation aux violences faites aux femmes, qui s’est terminée en décembre dernier », précise la coordonnatrice des activités connexes d’Amnistie internationale de l’U d’O, Soheir Naimi.

Mme Paradelle explique que le viol était, auparavant, conséquent aux guerres comme motivation des soldats, mais que plus récemment, la violence sexuelle est devenue une arme de guerre. « Il n’y a pas de monopole de la violence, toutes les armées du monde la pratique », déclare Mme Paradelle. « La conquête du territoire passe aussi par la conquête des femmes », poursuit-elle.

Les conflits actuels se réorientent vers l’élimination du groupe opposé, dont les racines sont souvent les femmes. « Lorsqu’on s’en prend à la femme, on s’en prend aux représentations traditionnelles », défend Murielle Paradelle. L’ennemi tentera de « polluer » la descendance en plus du corps des femmes, par l’humiliation et le sida. Les femmes gardent le secret du viol et refusent de se faire tester de peur d’être rejettées par leur communauté.

Depuis 1998, les violences sexuelles sont condamnées en droit international. « Le droit est essentiel, mais pas suffisant », soulève Mme Paradelle. « Le poids du viol repose toujours sur la femme […]. Dans certaines sociétés pour une femme violée, c’est une sentence de mort, un meurtre social, ajoute-t-elle. C’est la mentalité des hommes qui doit changer maintenant. »

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