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Éditorial

« Participez » on vous dit, « ça changera quelque chose » on vous dit

Rédaction
16 octobre 2017

Éditorial

Par Mathieu Tovar-Poitras – Rédacteur en chef

 

Englouti.e.s par la masse de travail académique, la dernière distraction que laquelle vous, les étudiant.e.s, tenez à vivre en est une qui traite d’événements et de projets très arides. Dimanche dernier se déroulait une réunion du conseil d’administration de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO). Ne culpabilisez pas de ne pas y être allé, si bien sur vous savez ce qu’est cette réunion.

On ouvre cette rencontre au public et ce dernier doit en prendre avantage. Bien sûr, on peut se répéter que l’atmosphère apathique qui habite la communauté étudiante justifie une absence d’efforts de la part des institutions pour aller chercher leurs membres. Toutefois, il est évident que de se contenter uniquement de la participation de la poignée d’interessé.e.s à la politique étudiante n’améliore en rien la situation actuelle.

Le problème n’est pas que les membres de la FÉUO ne viennent pas en troupeaux aux réunions du CA, ce n’est pas même que le taux de participation aux élections est abyssal. Ces réalités ne sont en fait que les effets des répercussions de la culture que dégage notre chère Fédération.

Les efforts de changement flottent dans les airs, mais c’est justement là le problème, elles ne font que flotter. Il faut les ancrer au sol et les développer de manière à provoquer une proactivité chez les institutions.

C’est un changement très drastique puisqu’il doit rebâtir les fondations mêmes des structures en place pour la communauté étudiante. Par contre, il faut que ces mêmes institutions acceptent et encouragent l’évolution de cette approche, et c’est là où est tout le problème.

Prenons par exemple la tendance que prend la FÉUO en ce qui concerne l’état de sa démocratie. On se plaint que les gens ne participent pas assez, ou que la Fédération ne fait pas assez de publicité pour ses événements. Mais les gens ne seront pas plus intéressés à la chose si leur choix et leur voix ne sont pas écoutés ou respectés.

L’an dernier, il y a eu le dossier du statut des assemblées générales. Pour une des rares fois depuis que la FÉUO s’est enlisée dans une culture mettant en avant la commercialisation au lieu des réelles contestations étudiantes, certains de leurs membres ont fait entendre leur mécontentement de manière formelle et publique.

Pour la première fois, le quorum a été atteint afin de dénoncer des motions que la minorité des étudiant.e.s au courant de la situation jugeait injuste. Mais quels changements concrets cette manifestation de mécontentement a-t-elle provoqués ? Au contraire, leur voix fut entendue de haut par la FÉUO et mis de côté dans un tiroir que l’on n’ouvre que lorsqu’un.e candidat.e se demande quoi mettre dans sa plateforme électorale pour être réélu.e.

La situation de l’an dernier a été justifiée par des raisons légales et nécessaires; que vous doutiez de ces raisons est votre choix. Il n’en reste pas moins que le caractère des motions proposées représentait une réduction du caractère démocratique de la FÉUO.

Si la leçon semblait claire l’an dernier, il aurait été logique que des changements à ce niveau soient effectués. Au lieu, une autre motion, celle concernant un nouveau moyen de sélectionner le vice-président aux finances, soulève les mêmes critiques.

Pourtant, répéter la même chose tout en connaissant les résultats finaux, et que ceux-ci s’avèrent être négatifs, est un gage de faillite.

Il y a eu une tentative de manifestation de groupe lors de la dernière réunion du conseil d’administration de la FÉUO. Toutefois, un peu comme les espoirs de voir la FÉUO mettre de l’avant l’agenda de la francophonie et du bilinguisme, le tout s’avère être un pétard mouillé.

Au lieu, le suspens perdure.

Les élections partielles s’effectueront cette semaine. La Rotonde en fera un compte rendu à votre retour de la semaine de lecture mais entre-temps, voici le contexte dans lequel elles se joueront.

Il y a bien entendu les divers sièges disponibles pour les directeurs de faculté, mais c’est surtout le poste de vice-président aux affaires sociales qui mérite d’être observé avec attention. Sur la page web de la FÉUO, il n’y a qu’une candidate de nommée, soit Simran Aggarwal, pour le siège au conseil d’administration des sciences de la santé.

Le fait qu’il n’y ait qu’une candidate, une seule, reflète parfaitement l’absence absolue d’intérêt de la part des étudiant.e.s pour la FÉUO. Même pour le poste du VP social, qui est accompagné d’une rémunération financière de plus de 32 000$, personne ne s’est présenté.

À moins bien sûr qu’il existe une liste de candidats plus complète mais que, faute de temps, la FÉUO n’a pas daignée la rendre publique. Qui sait ? C’est peut-être un stratagème pour encourager les étudiant.e.s à aller voter en vendant la démocratie comme l’on vend des poutines lors du mois de la francophonie à l’Université d’Ottawa.

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