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3 questions pour comprendre les tensions entre le Canada et l’Arabie Saoudite

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4 septembre 2018

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Par Maeve Burbridge – Journaliste

Thomas Juneau, professeur adjoint en relations internationales et publiques à l’Université d’Ottawa, spécialiste de la politique étrangère du Moyen-Orient et du Canada.

Quelles sont les causes principales des tensions diplomatiques entre le Canada et l’Arabie Saoudite?

Ce qui a déclenché la crise entre le Canada et l’Arabie Saoudite, ce sont les fameux tweets que le ministère des Affaires étrangères a envoyé quelques jours avant le déclenchement de la crise, mais derrière ces tweets, il y a des raisons plus profondes. Premièrement, l’Arabie Saoudite, depuis trois ans, a une politique étrangère beaucoup plus agressive que par le passé. Deuxièmement, le président Trump, en étant aussi lui-même condescendant à l’endroit du respect des droits de la personne, encourage indirectement un acteur comme l’Arabie Saoudite, avec lequel il a de très bonnes relations, de se comporter de façon plus agressive. Troisièmement, depuis deux ans environ, entre le Canada et l’Arabie Saoudite, il y a une certaine accumulation de tensions, alors quand les tweets sont sortis, ça a mené à cette explosion.

 

Quelles vont être les conséquences de cette dispute pour le Canada?

Les conséquences pour le Canada sont quand même limitées. Le commerce bilatéral entre les deux pays, depuis quelques années, varie entre 3 et 4 milliards de dollars, ce qui est très peu, et une partie de ce commerce-là va continuer. Donc, économiquement, les coûts pour le Canada sont extrêmement limités.

 

Quelles vont être les conséquences pour les universités canadiennes?

Les conséquences pour les universités canadiennes sont quand même non-négligeables, dans le sens où les étudiants étrangers paient toujours des frais de scolarité plus élevés. Il y aura aussi une perte en termes de diversité. Une des richesses les plus importantes des universités canadiennes c’est la présence d’étudiants de partout dans le monde, et les saoudiens sont un des plus gros contingents étrangers. Encore une fois, c’est limité, parce qu’environ 1 000 étudiants dans le domaine médical peuvent rester au moins temporairement et possiblement indéfiniment. C’est important, parce que les 1 000 étudiants saoudiens qui étaient en stage dans des hôpitaux universitaires, par exemple, s’ils partaient du jour au lendemain, c’est le système médical canadien qui serait pénalisé. Ça aurait été très compliqué.

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