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« Les Canadiens ne sont pas prêts à s’interroger sur l’avortement »

Web-Rotonde
10 décembre 2012

– Par Philippe Pépin –

Photo courtoisie

Lors d’une conférence à l’Université d’Ottawa sur sa controversée motion 312, le député fédéral du Centre Kitchener, Stephen Woodworth, a mis l’accent, devant les 70 personnes présentes, sur l’inaptitude actuelle des Canadiens à s’interroger sur la question de l’avortement. La conférence, organisée par le club des Étudiants de l’Université d’Ottawa pro-vies, s’est tenue au pavillon Montpetit, lundi le 3 décembre 2012.

« Dans une ambiance respectueuse, ce soir, je vais vous parler de deux choses qui choquent: en un premier temps, qu’il y a présentement des débats plus importants que le débat sur l’avortement au Canada, puis que la magie existe », annonce sur un air de défi le député, avant de passer à son exposé.

Chaque année, dans le cadre de la « question de la vie » sur le campus, le club pro-vie tente d’organiser « des évènements qui stimulent un dialogue ouvert, qui prend la forme d’un débat ou d’une discussion », explique Angela Hardy, porte-parole du club.

Un débat secondaire

Stephen Woodworth débute en élaborant que le Canada a été fondé par l’unité pacifique de deux peuples; en toute sa diversité, c’est via 400 ans d’histoire d’égalité et de dignité que les Canadiens assoient leurs valeurs. Il pose qu’aujourd’hui, l’égalité de tous se voit comme l’amalgame de trois piliers: la valeur, la dignité, puis l’égalité. Ce dernier croit « qu’il est primordial de discuter de l’égalité de tous les êtres humains, peu importe le sexe, l’ethnie ou le handicap. […] Le projet de loi 312 allait en ce sens: de clarifier la situation injuste actuelle où le gouvernement canadien impose aux Canadiens la détermination du début du statut légal de l’enfant ».

Dans cette mesure, Stephen Woodworth considère qu’un débat sur l’égalité de tous les êtres humains doit avoir précédence à un débat sur l’avortement. Le club des Étudiants pro-vies dans les mots de Angela Hardy, soutient la même position quant à la primauté de la question de l’égalité de tous les êtres humains, à la question sur l’avortement.

La magie dans le débat sur l’avortement

« Les mots sont chargés d’un poids historique, qui pousse les hommes à ne pas réfléchir. On ne peut assimiler tous les faits, donc on prend des raccourcis », note le député. La magie selon lui réside en cet effet qu’a le mot « avortement » sur plusieurs députés – qui n’ont pas lu, ou qui n’ont simplement pas compris le projet de loi 312.

Une autre magie dans le débat se trouve dans la conception de l’humain: « si vous croyez qu’il y a un moment magique où un « humain » apparaît quelque part à la sortie de la femme, vous serez satisfait de l’état actuel du droit, si vous avez des questionnements face à ceci, le projet 312 devient intéressant », selon Woodworth.

L’avortement après la naissance

Citant un article du Journal of Medical Ethics, écrit par les philosophes Alberto Giubilini et Francesca Minerva, Stephen Woodworth avance que selon la logique pro-choix, on pourrait aller jusqu’à assassiner un nouveau-né. En effet, l’étude citée indique que « Quand des circonstances se produisent après la naissance de telle façon qu’elles auraient justifié l’avortement, l’avortement après la naissance devrait être permise […] Nous proposons d’appeler cette pratique avortement après-naissance, plutôt qu’infanticide, afin de mettre l’accent sur le fait que le statut moral de l’individu tué est comparable à celle d’un fœtus plutôt qu’à celle d’un enfant. » À ce jour, cette prétention n’a jamais été proposée au Parlement, et l’infanticide demeure sévèrement puni.

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