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Affaire Rancourt : La poursuite de Gashoka en suspens

Web-Rotonde
9 avril 2013

– Par Claire Delattre – 

Une autre année s’achève et l’affaire Denis Rancourt contre le professeur Joanne St. Lewis continue de faire couler de l’encre. Un nouveau volet s’est ouvert récemment lorsque Madame St. Lewis a menacé de poursuivre l’étudiante Hazel Gashoka pour diffamation. L’occasion pour La Rotonde de se pencher sur ces deux cas et d’en faire un bilan.

La « Reine-Nègre » d’Allan Rock

La poursuite principale, menée par Mme St. Lewis contre Denis Rancourt, est une poursuite en diffamation lancée après que ce dernier ait qualifié la professeure de « Reine-Nègre d’Allan Rock ». M. Rancourt a fait cette déclaration sur son blog, critiquant ainsi l’évaluation par Mme St. Lewis d’un rapport du Centre de recours étudiant (CRÉ). Il est reproché à la professeure d’avoir fait cette évaluation pour le compte de l’U d’O en suivant les instructions de l’administration, au lieu d’agir de manière indépendante.

Hazel Gashoka, ancienne étudiante de l’U d’O, a lu l’évaluation et a été dérangée par les conclusions qu’elle avançait. Elle a alors publié une vidéo sur son blog, soutenant les critiques émises par M. Rancourt. « J’étais d’accord avec lui, j’en suis moi-même venue à la conclusion qu’elle agissait comme la Reine-Nègre d’Allan Rock, au regard de ce que je savais », déclare-t-elle.

Des poursuites pour diffamation

Mme Gashoka a informé Mme St. Lewis de la publication de cette vidéo, dont le but était essentiellement d’ouvrir le débat. Mais c’est l’avocat de Mme St. Lewis, Richard Dearden, qui lui a répondu que, si la vidéo n’était pas retirée, Mme Gashoka serait poursuivie en justice pour diffamation.

Denis Rancourt est lui-même poursuivi en justice par M. Dearden pour cette raison. « Si on regarde toutes les personnes qui devraient être poursuivies par rapport à cette critique du professeur St. Lewis, elles sont nombreuses », remarque M. Rancourt, rappelant que les critiques ont été répétées par divers médias.

Un financement controversé

Les frais judiciaires de Mme St. Lewis dans sa poursuite contre M. Rancourt sont payés sans plafond par l’Université. « Jusqu’à aujourd’hui, l’Université a payé des frais d’avocat de plus d’un demi-million de dollars », a calculé M. Rancourt.

« Savoir que l’argent vient des étudiants, je trouve ça vraiment inquiétant », s’insurge Mireille Gervais, directrice du CRÉ. Cependant, l’U d’O a déclaré qu’elle ne financerait pas une poursuite contre Mme Gashoka si elle venait à se concrétiser.

Un problème de communication?

La conférence donnée le 27 février dernier par Mme Gashoka sur le campus avait pour but de demander à la professeure St. Lewis de ne pas la poursuivre. Celle-ci n’a pas assisté à la conférence et, par le biais de son avocat, elle refuse toujours de rencontrer l’étudiante tant qu’elle n’aura pas retiré sa vidéo.

« Je trouve ça dommage qu’au lieu d’avoir une discussion ouverte sur le campus, on ait recours à des menaces de diffamation », affirme Mme Gervais.

Mme Gashoka, comme M. Rancourt, dénoncent aussi une mauvaise interprétation de leurs paroles. « Je dis que Mme St Lewis a agi comme une Reine-Nègre, pas qu’elle en est une », explique l’étudiante. « Je pense qu’en tant que figure publique, elle devrait être ouverte à la critique et devrait accepter d’engager le débat », ajoute-t-elle.

Des affaires à suivre

Les derniers jours du procès opposant Joanne St. Lewis à Denis Rancourt auront lieu aux mois de mai et juin, et la décision sera ensuite prise par l’arbitre trois à neuf mois plus tard. En ce qui concerne Hazel Gashoka, Mme St. Lewis et son avocat n’ont pas déclaré maintenir la poursuite, mais la menace continue tant que la vidéo ne sera pas retirée. Cette possibilité est écartée par Mme Gashoka, qui soutient la liberté d’expression avec ferveur. « Je pense que Denis Rancourt est un héros et qu’il se bat contre le racisme », conclut-elle.

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