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Le choix (anglophone) de l’Université de McGill fait polémique

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28 novembre 2016

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Par Nicolas Hubert

Faculté satellite de médecine en Outaouais

Alors que le premier ministre québécois Philippe Couillard annonçait le 6 septembre dernier que l’hôpital de Gatineau accueillerait une nouvelle faculté satellite de médecine familiale, développée en collaboration avec l’Université montréalaise McGill et le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais, certaines associations de promotion de la francophonie dénoncent le choix de l’université montréalaise qui est, pour rappel, anglophone.  

Inquiétudes quant à l’accès à une formation médicale en français

Marc Carrière, le député libéral de la circonscription de Chapleau, où se situe l’hôpital de Gatineau, accueille la nouvelle avec enthousiasme et estime que cela représente « une excellente nouvelle pour la région », notamment en raison de la réputation de l’université montréalaise. Le président de l’association Impératif français, Jean-Paul Perreault, juge néanmoins « impardonnable » de la part du gouvernement du Québec de confier un tel projet à une université anglophone dans une région où la population parle majoritairement français.

Si Perreault affirme que les 18 premiers mois d’enseignement du programme de cette future université seront effectués entièrement en anglais, par vidéoconférence, le député Carrière précise que McGill s’est engagée à franciser son enseignement et à atteindre à terme « un enseignement 100 % francophone au pavillon de Gatineau ».

Perreault dénonce pour sa part une campagne de désinformation. « McGill assure que seulement 8 % de l’enseignement s’effectuera en anglais, mais […] c’est 100 % de l’enseignement des 3 premiers semestres qui s’effectuera en anglais », affirme-t-il en expliquant que pour arriver à ce chiffre, « McGill ajoute les dernières années d’enseignement, qui sont orientées sur la pratique ».

Un signal inquiétant pour la communauté franco-ontarienne  

Bien qu’il se réjouisse de cette annonce, le député Carrière rejoint les préoccupations d’Impératif français sur la promotion de la francophonie et fait part de l’importance « de favoriser l’enseignement en français » tout en rappelant que « le Québec joue un rôle de pilier au Canada dans la protection du français ». Perreault exprime cependant son inquiétude quant au respect de l’environnement culturel et linguistique de l’Outaouais.

« Si cela passe, c’est une menace pour toute la francophonie », affirme-t-il en s’interrogeant sur les possibilités pour les « les Franco-Ontariens de s’appuyer sur la structure du Québec pour réclamer la gestion de leurs établissements scolaires et universitaires », notamment dans la perspective du développement d’une université franco-ontarienne.

« Toute la francophonie ontarienne devrait intervenir pour dire au gouvernement du Québec que c’est inacceptable, que cela les affaiblit », ajoute Perreault.

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