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La culture du viol sur les campus, toujours d’actualité?

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11 octobre 2016

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Par Yasmine Mehdi

CONFÉRENCE

Vendredi dernier avait lieu au pavillon FSS une conférence organisée par le collectif de recherche féministe FemAnVi. Son sujet? La violence sexuelle sur les campus, quelques semaines après l’éclatement du scandale des 12 travaux d’Hercule de l’Université du Québec en Outaouais (UQO). Retour sur un évènement dont une des vocations était de réitérer la présence bien réelle de la culture du viol.

 Dévoilement d’un sondage attendu

La conférence s’est ouverte par une allocution de Manon Bergeron, professeure au département de sexologie de l’UQAM. Celle-ci a présenté les résultats d’une enquête lancée en février dernier sur la violence sexuelle en milieu universitaire. Ainsi, en quatre mois, près de 9200 étudiant.e.s, professeur.e.s et employé.e.s de six universités québécoises ont répondu à un sondage en ligne. Si le rapport ne sera publié qu’en décembre, la conférence fût une occasion de présenter les résultats en primeur.

« Ces chiffres viennent confirmer ce qu’on sait déjà : ils prouvent que le problème existe », a déclaré Bergeron. Ainsi, 37 % des répondants auraient vécu une situation de violence sexuelle. Par ailleurs, 60 % des victimes de violence seraient au premier cycle; les femmes, les personnes handicapées et les personnes de genre non-binaire étant les plus vulnérables. La majorité des incidents prendraient place à l’extérieur du campus, lors d’activités sociales.

 L’U d’O applaudie par (presque) toutes 

Malgré certaines réserves, les quatre panélistes ont applaudi les efforts de l’Université d’Ottawa pour lutter contre la culture du viol sur son campus.

Ainsi, lors de sa présentation, Valérie La France-Moreau, étudiante à l’UQO, est revenue sur les évènements du 8 septembre dernier, lorsque les participant.e.s à une fête de recrutement pour les Jeux de la communication de l’UQO devaient relever des défis à caractère sexuel. Dans une entrevue avec La Rotonde, La France-Moreau a salué la réponse de l’U d’O lors du scandale d’abus sexuels par des membres de l’équipe de hockey en 2013 : « L’administration de l’UQO a refusé d’admettre qu’il existait une culture du viol sur son campus, contrairement à l’U d’O, qui a choisi de reconnaître l’existence du problème. »

Josée Guindon, du Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) a pour sa part offert un témoignage moins élogieux, et a rappelé que l’Université n’avait toujours pas donné suite à la demande de partenariat du CALACS. Guindon a ainsi souligné l’importance de ressources externes indépendantes, en expliquant : « Nous, dans notre intervention féministe, on favorise un rapport égalitaire avec les survivantes, ce qu’on ne retrouve pas à l’interne dans les institutions qui offrent une relation service-client. »

Ainsi, il semblerait que l’accès à des services adéquats demeure un pilier de la lutte contre la culture du viol sur les campus. L’enquête présentée par Bergeron dévoilait d’ailleurs que 85 % des victimes de violence sexuelle ne dénonceraient jamais l’incident aux instances universitaires.

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