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Arts et culture

Le Festival burlesque d’Ottawa : Sexy dans toutes ses formes

Web-Rotonde
21 septembre 2015

– Par Didier Pilon –

Quatre jours, sept évènements, plus d’une cinquantaine d’artistes burlesques et mille et une formes de sexy. Voilà ce que proposait le Festival burlesque d’Ottawa.

Alors que la culture mainstream vend ses standards de beauté toujours plus exclusifs et utopiques, le burlesque se propose presqu’un acte de résistance. Dans cet art, le sexy transcende l’âge, les formes corporelles, les genres, les orientations sexuelles et tous autres impératifs hollywoodiens. En fait, les performeurs s’inspirent d’une gamme hétéroclite de cultures alternatives pour redéfinir les standards de sexualité.

C’est le cas de Coney Bow, une Française expatriée en Nouvelle-Zélande, qui a séduit la foule avec son spectacle nerdlesque (mot-valise de « nerd » et « burlesque ») à la soirée d’ouverture du festival, jeudi dernier au Troquet. Empruntant le thème speakeasy d’Avatar : Legend of Korra, elle est entrée en scène en costume de Zhu Li Moon, version maitre de l’eau. Si « le nerd, ce n’est pas censé être sexy », comme l’a affirmé Bow, son cinq minutes sur scène a su prouvé qu’il l’est tout de même.

« Le burlesque est une avenue incroyable vers l’acceptation de soi et la positivité corporelle », a résumé Helvetica Bold, cofondatrice du Festival et artiste burlesque à Ottawa depuis neuf ans. « C’est un acte de vulnérabilité publique qui permet aux autres de partager un sentiment de confiance et d’empowerment. »

Alors qu’on penserait qu’un festival d’une telle envergure, qui met en scène une communauté perpétuellement dans les marges du mainstream, bénéficierait de subventions artistiques, Bold confie que les branches artistiques du gouvernement ne reconnaissent pas le burlesque comme un art. « Le Conseil des arts de l’Ontario ainsi que le Conseil des arts du Canada désapprouve du burlesque », révèle la cofondatrice.

Cette année, le Festival a misé sur le contenu francophone. En plus de présenter deux spectacles bilingues à Ottawa, il a aussi traversé la rivière pour une soirée francophone au Troquet. Jolie Stripe ­– animatrice francophone, artistes de scène et traductrice pour le Festival – a coordonné l’équipe pour ce projet. « Malheureusement », s’est désolé Stripe, « la communauté francophone de burlesque est très petite dans la région et même ailleurs. C’est vraiment ancré dans la culture anglo-saxonne. On parle du Montreal Burlesque Festival et même du Paris Burlesque Festival (prononcé en anglais, ndlr). J’aimerais vraiment voir un festival qui, sans exclure la communauté anglophone, s’assume dans sa francophonie. »

Considérant la croissance rapide de la communauté burlesque d’Ottawa, son rêve verra peut-être jour plus tôt que tard. « Il y a 5 ans », a observé Bold, « ce Festival aurait été impossible. Depuis, la communauté d’Ottawa est devenue immense! Maintenant, les grands artistes en tournée font un détour à Ottawa entre leur spectacle à Toronto et Montréal. »

Grâce à des évènements du genre, qui mettent en évidence le talent de la région et vont chercher un publique moins initié, la communauté burlesque continuera à grandir.

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