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Par : Océane Lemasle-contributrice
Professeure et chercheuse à l’Université d’Ottawa depuis plus de 30 ans, Linda Cardinal milite pour les minorités linguistiques et la francophonie à travers ses recherches.
Distinguée pour ses différents engagements, elle est notamment Membre de la Société royale du Canada honorant l’excellence de ses réalisations universitaires, récipiendaire de l’Ordre du Canada et du prix Bernard-Grandmaître soulignant l’engagement pour la collectivité francophone. Elle fut reconnue comme l’une des dix personnalités influentes dans la francophonie canadienne par le Palmarès Francopresse 2017.
Un engagement pour les minorités linguistiques
Le militantisme premier de Cardinal s’inscrit dans la recherche en politique linguistique, car cette dernière, explique-t-elle, permet non seulement de faire avancer les différents dossiers grâce aux données apportées, mais aussi d’obtenir des financements pour de nouveaux projets. Au cours de sa carrière, elle s’est investie dans l’association internationale de sciences politiques afin d’aborder la question des politiques linguistiques qui, selon elle, a une place légitime au sein de l’étude des politiques publiques. À ce titre, elle a intégré un groupe de recherche dont elle prit la présidence pendant six ans, ce qui lui a permis de « s’engager à l’intérieur même de la recherche ».
Son engagement s’illustre également à l’intérieur de l’Université, notamment à travers son ancien rôle de gouverneur, ainsi que sa participation à la Commission permanente des affaires francophones et des langues officielles. Cardinal est également une des instigatrices du mouvement Ottawa Bilingue. « Nous voulons nous assurer que le français ne perde pas sa légitimité comme langue au Canada », explique-t-elle tout en s’interrogeant sur la place de l’enseignement supérieur francophone en Ontario.
« Notre arme à nous, c’est la recherche »
« Beaucoup de conflits dans le monde commencent par des questions sur les minorités », explique-t-elle. Il est donc pour elle nécessaire de comprendre et d’étudier la situation afin de revendiquer les droits des minorités, d’aider et d’éclairer le débat. Cette course à l’équité à travers la recherche est un relai dont les étudiant.e.s, les chercheur.e.s et les stagiaires collaborant avec Cardinal semblent déjà participer, à travers leurs engagements qu’elle qualifie de « créatifs ». Quant aux futurs projets de Cardinal, ils sont toujours nombreux : recherche sur les outils liés à la politique linguistique, recherche sur les politiques dans les domaines de la santé mentale, reprise des travaux sur les langues minoritaires au Canada…
Cette sensibilité et cette quête de justice sociale et linguistique ont toujours été la pierre angulaire de son engagement. « Quand on est une minorité, on ne cherche pas à être accommodée, mais on cherche des droits » développe-t-elle, en soulignant que l’enjeu le plus difficile est de faire progresser ces droits. Et pour elle, cette course « n’est jamais finie ».