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Sports et bien-être

Melodie Bouchard: « J’apprends à accepter mes erreurs »

Dawson Couture
11 septembre 2017

Par Slim Essid-Chef du pupitre Sports 

Joueuse vedette des Gee-Gees de hockey féminin, élue meilleure recrue de la saison 2015-2016 et protagoniste de l’équipe nationale du Canada lors des Jeux d’hiver de la Fédération internationale du sport universitaire au Kazakhstan, Mélodie Bouchard a eu l’amabilité de se confier à nos micros.

Tu as récemment représenté ton pays aux championnats universitaires mondiaux au Kazakhstan en gagnant, par la même occasion, une médaille d’argent. Quel tournant est-ce que cela a constitué dans ta carrière ?

À vrai dire, je pense que ça m’a fait évoluer mentalement. Surtout par rapport à la relation que j’ai avec moi-même et le jeu. Ce que je veux dire, c’est que je suis plutôt quelqu’un d’exigeante avec moi-même. J’ai tendance à être sévère vis-à-vis de mes performances. Quelques fois, ça fait que je n’accepte pas mes erreurs et ça, ça peut empiéter sur la part de plaisir que j’éprouve dans le jeu. Avec l’équipe nationale, j’ai encore plus appris à m’amuser, à redécouvrir l’épanouissement dans mon sport favori. C’est sûr aussi que, dans le fond, une expérience dans l’international te fait évoluer en terme de leadership.

5 buts, 3 passes en 5 matchs. Ce sont des statistiques impressionnantes, la transition du club en équipe nationale, en apparence, ne s’est pas fait trop sentir. Ou je me trompe ?

C’était assez facile je trouve. Je suis une personne sociable, assez à l’aise avec les gens. Je pense que ça aide beaucoup pour tisser des liens dans un groupe. D’autres facteurs ont joué aussi, comme le fait de connaitre déjà des joueuses de différentes universités canadiennes vu qu’on se croise fréquemment comme adversaire durant la saison ; ou qu’on ait pris le temps d’apprendre à se connaitre durant les camps uO sport (camps regroupant les meilleures joueuses universitaires et du pays). De plus, j’ai eu la chance de former rapidement un beau trio avec deux joueuses, Kaitlyn Willoughby de Saskatchewan et Alanna Sharman du Manitoba. On se comprenait au niveau du jeu, et en dehors.

Que prends-tu de cette expérience afin d’aider tes performances en club ?

Très bonne question… Même si ça fait trois ans que je suis dans ce « circuit », je dirais l’expérience et le leadership que ce soit sur la glace ou en dehors. Je me sens davantage impliquée dans la vie de groupe, bien que je l’étais déjà… Mais je peux toujours faire mieux, faire plus.

Tu es considérée comme l’une des meilleures joueuses au Canada. Arriver au sommet est une excellente chose, mais y rester relève d’un mental en acier. Qu’est-ce que tu fais dans ta vie de tous les jours pour placer et garder la barre plus haute ?

Avant, je jouais juste pour jouer. Il n’y avait que la partie du divertissement dans ma pratique du hockey. Aujourd’hui, le travail mental et le travail sur soi est tout aussi important. Ma mentalité est de juste jouer, faire de mon mieux, donner mon maximum, mon cent pour cent et essayer d’accepter mes erreurs, mes faiblesses. Et en retour, ça m’apprend à accepter les erreurs des autres.

 

La saison dernière, durant la période de Noël, tu as vécu un petit moment difficile avec 3 points en 8 matchs. Qu’est-ce qui t’a aidé à ne pas plonger dans le doute ?

Je ne suis pas nécessairement experte dans le fait de ne pas plonger dans le doute. N’importe quel athlète a ses hauts et ses bas. C’est sûr que quelques fois c’est dur, comme la saison dernière, mais je suis arrivée à dépasser tout ça. Je ne me vois pas comme une buteuse, ce qui facilite la gestion de ce genre de moment. Pour moi, l’équipe passe avant tout. L’intérêt collectif est bien plus important que celui individuel. Quand l’équipe va bien, c’est tout ce qui compte. Les statistiques ne représentent pas vraiment qui je suis en tant que joueuse. Honnêtement, le succès de l’équipe me tient bien plus à cœur.

Où en es-tu dans tes perspectives de carrière ?

Il me reste 3 ans avec les Gee-Gees, cette année incluse. Mais bon, on ne sait jamais ce qui peut se passer, cette année j’aurais pu aller en Europe. Après le Kazakhstan, les offres venant de l’extérieur se sont multipliées. J’y ai pensé, car le hockey féminin est professionnel depuis longtemps dans les pays scandinaves et les joueuses ont plusieurs avantages, dont celui financier. Subvenir à ses besoins en faisant ce que tu aimes est attirant. D’un autre côté, le Canada a fait un pas vers cette professionnalisation et a l’avantage de disposer des meilleures joueuses de hockey du monde. Le niveau est très élevé ici. Mais pour l’instant, je donne la priorité aux études, et comme le coach me le dit, « l’Europe peut attendre».

Prête pour le 15 Octobre ?

Oui ! Super prête. Les camps ont commencé, ça fait du bien d’être sur la glace avec les anciennes et les nouvelles arrivées. Maintenant, je sens que j’ai encore des choses à donner à l’équipe, je le ferai et je ne changerai pas ma manière de le faire.

 

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