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Arts et culture

Sapsucker Sounds : L’industriel et le naturel dans un même plat au Gallery 101

Web-Rotonde
16 mars 2015

– Par Alexandre Millaire –

Une réflexion au sujet de l’adaptation des animaux face au développement humain peut porter loin, mais une réflexion des changements culturels qui s’effectuent chez l’humain par rapport au comportement des animaux est un terrain inusité pour plusieurs. Heureusement que l’artiste de Guelph, Annie Dunning, a dédié la dernière année de sa vie à explorer le sujet.

En entrant dans Gallery 101 vendredi dernier, la première chose à remarquer était la percussionniste jazz, Melody McKiver, assise derrière sa batterie. Quoique l’instrument soit typiquement bien fort, il fondait dans le capharnaüm général de la salle dotée de morceaux d’art interactifs tous centrés sur l’interaction entre humain, technologie et picbois. Une bûche est transformée en boîte à musique à l’aide de clous et de tiges en métal tandis qu’une autre reproduit un rythme de picbois par le biais des boules de bois – activées par une table tournante, un disque en laiton et l’approche des gens, bien sûr! Attendez quelques secondes et voilà qu’un panneau routier, trouveré à l’autre côté de la galerie, répond à l’appel. Ce mélange du naturel, de l’industriel et de l’électronique est une première pour l’artiste et fournit au participant l’occasion de contempler des interactions souvent prises à la légère dans le quotidien des gens telles que conduire, écouter de la musique et, surtout, la construction.

Annie Dunning explique son intérêt à créer l’installation : « Les picbois s’adaptent aux choses qu’on laisse traîner. Ils martèlent sur des rondins évidés ou des arbres mais ils ont aussi commencé à marteler sur des objets en métal comme des panneaux routiers ou des cheminées. Dans mon esprit, c’est une sorte de développement culturel pour l’espèce et je spéculais sur le développement involontaire de notre propre culture par rapport aux créatures avec lesquelles nous partageons de l’espace ». Si un picbois peut agrandir son territoire en martelant sur du métal, comment l’humain fait-il pour agrandir le sien et jusqu’à quel point son territoire peut-il véritablement s’étendre? Cette réflexion est poursuite davantage par le biais de deux artistes anishinabeks au cours de la soirée. La poète Vera Wabegijig a partagé des poèmes pince-sans-rire au sujet des arbres – le trou d’un arbre comparé à un trou de fesses, par exemple – et Lesley Parlane a raconté « Comment Picbois a créé la flûte ». Grande tradition de la galerie, les participants ont tous été conviés à une table ronde avec l’artiste et, dans ce cas, Remco Volmer, directeur de programme à Artengine.

L’installation peut être appréciée jusqu’au 10 avril.

 

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