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3 questions pour comprendre : la communauté LGBTQ+

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25 mars 2019

Par Miléna Frachebois, journaliste

Prof : Florian Grandena, professeur en études cinématographiques et théories queer

Question 1 : Comment définissez-vous la communauté LGBTQ ?

Il est difficile de parler d’une communauté au singulier. Personnellement, je pense qu’il faut absolument parler DES communautés LGBTQ, qui se définissent plutôt par rapport à une histoire, un désir sexuel, je pense qu’il y a plusieurs niveaux dans la définition de l’identité LGBTQ. Dans LGBTQ, il n’y a pas que des gays, il y a aussi les gens trans, asexuels, non-binaires qui ne se reconnaissent pas dans les catégories binaires. C’est pour cela que c’est difficile de définir la communauté LGBTQ. Pour les gens, on parle de la communauté gay, mais il faut absolument fragmenter cette identité et parler d’une identité qui n’est pas uniquement blanche, qui n’est pas uniquement jeune et urbaine.

Question 2 : Quelle est l’importance de représenter cette communauté dans les médias ? Comment devrions-nous la représenter concrètement ?

Dans une société comme la société canadienne, occidentale, nous devons garder à l’esprit qu’on est dans une structure médiatisée, globalisée. Nous devons voir un grand nombre de représentations pour que tout le monde ait accès à des images ou des histoires qui rappellent des histoires personnelles. Pourquoi ? Parce qu’on se construit par l’image. Exclure systématiquement certaines communautés peut avoir un gros impact sur l’estime de soi, le sentiment d’appartenance. Ça peut contribuer à des problèmes de santé mentale : la dépression, la peur de faire le coming out (ce grand aveu sur son orientation sexuelle ou son identité de genre auprès de sa famille ou de ses amis). Ces adolescents ont un très grand risque de tomber dans la drogue, la prostitution, etc.

Question 3 : Comment assurer d’intégrer la communauté en milieu de travail ou en milieu social ?

Au Canada, on peut avoir recours à des quotas. Exiger dans les médias, dans certaines entreprises, universités qu’un certain pourcentage de membres de minorités sexuelles soit représenté dans les médias, embauché dans telle ou telle entreprise ou telle université. Dans les universités, quand on recrute des professeurs, on indique que tous les membres des minorités sont encouragés à postuler. À ma connaissance, l’Université d’Ottawa a cette politique uniquement pour les femmes et les membres des minorités visibles mais rien n’est dit sur la communauté LGBTQ+, ce qui est frustrant pour les membres de la communauté LGBTQ qui y travaillent. Il faut développer des approches pour favoriser le recrutement et le bien-être des personnes LGBTQ dans le monde du travail. Il faut d’abord changer la mentalité des membres de la majorité non-queer, continuer à parler à la communauté pour l’éduquer et lui faire comprendre ses privilèges. La majorité n’est pas toujours consciente de ses privilèges.

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