Crédit visuel; Andrey Gosse – Directeur artistique
Par Pascal Vachon — Journaliste
En parallèle avec la campagne internationale de seize jours contre la violence fondée sur le sexe, le Bureau des droits de la personne de l’Université d’Ottawa (U d’O) a décidé d’organiser des séances portées à sensibiliser les gens sur les violences reliées au sexe.
Ces seize jours d’activisme ont commencé le 25 novembre dernier dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et se terminent le 10 décembre prochain, lors de la Journée internationale des droits de la personne.
Ces seize jours sensibilisent contre les types de violence faite aux femmes comme les agressions sexuelles, le harcèlement, la violence domestique, mais aussi des gestes comme
Un enjeu au niveau universitaire
Un rapport effectué en 2019 nommé Student Voices on Sexual Violence du gouvernement de l’Ontario a révélé que près de 63 % des étudiant.e.s ontarien.ne.s disent avoir subi du harcèlement sexuel dans une université ontarienne. Le chiffre est moins élevé dans le secteur collégial, alors que 49,6 % des répondant.e.s du disent avoir subi du harcèlement sexuel.
Le constat provincial est assez similaire à l’U d’O : près de 62 % des 10 996 répondant.e.s au sondage disaient avoir subi du harcèlement sur leur campus.
« L’U d’O ne prend pas le harcèlement sexuel au sérieux, par exemple, lorsque les professeur.e.s présente le plan de cours du premier semestre, ils font juste sauter ou parler très brièvement du chapitre sur le harcèlement sexuel. Le processus ici au centre des ressources est très compliqué pour une victime », déplore Jade Sullivan, coordonnatrice du Centre de ressources des femmes à l’Université d’Ottawa.
D’après un rapport publié en 2015 du Groupe de travail sur le respect et l’égalité de l’Université d’Ottawa, les endroits où le harcèlement sexuel a le plus lieu, sont les résidences, les sites d’activités de la Semaine 101 ainsi que les bars.
Selon Sullivan, il y a un manque d’éducation au sein du monde universitaire, « il y a une très grande partie des étudiant.e.s universitaires qui ne savent pas ce qu’est le harcèlement sexuel ou qui le comprennent mal. Les universités n’en apprennent pas assez aux étudiant.e.s concernant la violence faite aux femmes » a-t-elle partagé.
Sullivan donne comme exemple les rituels d’initiation qui occasionnent très souvent de la violence sexuelle contre les femmes et qui demeurent tolérés sur nombre de campus universitaires.
Un mouvement qui prend de l’ampleur
Ces seize jours sensibilisent contre les types de violence faite aux femmes comme les agressions sexuelles, le harcèlement, la violence domestique, mais aussi des gestes comme des remarques ou des avances à caractère sexuel.
« Même si ces gestes ne sont pas vus comme quelque chose d’aussi grave qu’un viol, par exemple, elles sont toutes des formes de violence. Même le fait de ne pas laisser les femmes avoir des congés de menstruations est une forme de violence basée sur le sexe », donne comme exemple Sullivan.
Le Centre de ressources des femmes de l’U d’O ainsi que plusieurs organismes en collaboration avec le gouvernement du Canada mettent de l’avant cette campagne entre autres sur ses réseaux sociaux avec le mot-clic : #NosGestesComptent. « Il est connu que le pouvoir et l’influence des réseaux sociaux sont forts. De fait, nous croyons que promouvoir une telle campagne à travers les réseaux sociaux peut faire boule de neige très rapidement et créer une vague d’intéressé.e.s et de participant.e.s » a ajouté le Bureau des droits de la personne de l’U d’O.
Les seize jours seront aussi marqués par une commémoration en l’honneur des victimes de la tuerie de l’École polytechnique de Montréal, le 6 décembre 1989.
Pour en savoir plus concernant les séances à venir, le site du Bureau des droits de la personne de l’Université d’Ottawa contient plusieurs liens menant à des séances d’aide et d’informations.