Labyrinthes
Par Caroline Champagne
L’amour est une fleur perdue
Un navire à la dérive
Un sourire disparu
La promesse d’un fantôme qui arrive, qui arrive.
L’amour est une âme impatiente
Une lettre écrite par-delà la mer
Un dernier regard, une tristesse écrasante
L’espoir pour seul compère
L’amour est le départ d’un soldat
Que je pleure, mais qui ne reviendra pas
Qui est parti à Vimy combattre l’ennemi
N’ayant plus que courage et héroïsme pour seuls amis
Peut-être reviendra-t-il ne serait-ce qu’en rêve
Pour me dire « je t’aime » une dernière fois avant qu’il ne disparaisse
Pour me dire qu’il n’y rien de plus beau que la vie
Pour me dire qu’il me manquera et que quand il reviendra ce sera un jeudi
J’attends un homme mort, une fois la guerre finie
Mort au nom de la paix, de la liberté, de sa patrie
Mon Raoul adoré, ma douce moitié qui est tout ce que j’ai
Et dont je n’attends plus le retour qu’il m’avait tant promis
Et qui ne reviendra plus jamais
Et qui ne saura jamais à quel point je l’aimais
À genoux sur sa tombe
Blessée au cœur, observant au printemps le départ des colombes