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Montage des photos du directeur général de l'Alliance française d'Ottawa devant une étagère des livres, devant un mur rouge et entrain de parler avec des étudiant.e.s
Arts et culture

Alliance française d’Ottawa : des activités variées pour la communauté étudiante

Crédit visuel : Élodie Ah-Wong-Directrice artistique  & Jurgen Hoth – photojournaliste

Entrevue réalisée par Bianca Raymond – Cheffe du pupitre Arts et culture

L’Alliance française d’Ottawa (AFO) a dévoilé sa programmation 2025-2026, promettant une année riche en activités culturelles.  Samuel Coeytaux, son directeur général, rêve d’un monde où les communautés se rencontrent souvent plutôt  que de rester chacune  isolée dans son coin. La Rotonde s’est entretenue avec  lui pour explorer sa vision du centre culturel et de son rôle au sein de la communauté étudiante.

La Rotonde (LR) : Quel rôle occupe l’Alliance française d’Ottawa dans la communauté étudiante?

Samuel Coeytaux (SC) : Dans la communauté étudiante, je pense qu’on a le plus souvent un rôle d’école de langue. Beaucoup d’étudiant.e.s anglophones se tournent vers nous pour continuer leur apprentissage après l’école secondaire, pour avoir, par exemple, des cours en complément de ce qui peut se trouver à l’université. On a aussi, évidemment, notre rôle de centre culturel avec des activités qui peuvent s’adresser aux étudiant.e.s. En fait, toutes nos activités sont ouvertes aux étudiant.e.s. On a parfois des partenariats comme celui avec l’Université Carleton depuis l’année dernière. Donc, on organise ponctuellement des événements dans les universités. À l’université d’Ottawa, on n’en a pas fait depuis un moment, mais ça pourrait être l’occasion de les relancer. En tout cas, on essaye d’avoir une programmation suffisamment variée pour attirer tout type de public, principalement les étudiant.e.s.

LR : Quelles activités ou programmes proposez-vous aux étudiant.e.s qui n’envisagent pas une carrière dans les arts ou la culture, mais qui souhaitent tout de même découvrir la culture francophone?

SC : On a une programmation très riche et très variée qui peut attirer tout le monde. Une exposition sur les cultures autochtones, par exemple, s’adresse à tout le monde, pas seulement à celles et ceux qui s’intéressent à l’histoire ou à la sociologie. La musique aussi ne s’adresse pas seulement aux étudiant.e.s en arts. On a notamment des événements d’autres envergures, des événements écoresponsables, avec des documentaires, des scientifiques qui viennent pour aborder des sujets liés à l’environnement. Ces événements peuvent attirer des étudiant.e.s en sciences, par exemple. En plus, on participe régulièrement à des événements tels que Novembre Numérique, l’un des événements du réseau culturel français qui tourne autour des jeux vidéo et des nouvelles technologies. Tout cela peut être très attractif pour ces étudiant.e.s. 

LR : Comment définiriez-vous votre vision de la francophonie et quelle place lui accordez-vous dans un contexte de ville bilingue?

SC : Il existe beaucoup de francophiles à travers le monde, ce qui explique la présence d’autant d’Alliances françaises. À mon avis, dans une ville bilingue, il est important que les communautés puissent se parler.  C’est précisément à ce besoin que nous répondons. 

Dans un monde idéal, ma vision serait que les gens dialoguent et se comprennent mieux. Ce n’est pas toujours le cas, malheureusement, mais l’essentiel est de disposer des lieux tels que les Alliances françaises, où des communautés variées peuvent établir un contact afin d’éviter que chacune reste isolée dans son coin.

LR : Pourquoi est-il important, selon vous, qu’une grande ville comme Ottawa dispose d’un centre culturel francophone?

SC : Particulièrement en situation minoritaire, il y a besoin de ces centres culturels francophones pour faire vivre la francophonie. Les Alliances françaises sont un peu partout. On en compte plus de 830 à travers 130 pays. Elles sont des associations de droit local avec des conseils d’administration composés de personnalités locales. Elles constituent le premier réseau culturel mondial, dont dix établissements au Canada. À l’inverse des instituts français, on n’est pas lié directement à l’ambassade de France. On est autonome. On a pour mandat de faire rayonner la francophonie dans sa diversité. Souvent, c’est en fonction d’une demande locale que des initiatives sont mises en place.

LR : Quels sont, selon vous, les plus grands défis que rencontre aujourd’hui la promotion de la langue et de la culture française auprès des jeunes générations?

SC
: Le principal défi c’est de lutter contre l’uniformité, notamment avec l’influence des réseaux sociaux, très américanisée, très anglophone. Il faut aussi que les gens soient curieux et sortent un petit peu de leurs habitudes quotidiennes, pour s’intéresser à la langue française. Le principal défi, en ce sens, c’est d’aiguiser leur intérêt en leur montrant l’utilité et la beauté de cette langue. Ce qu’on essaie de faire à l’Alliance française, c’est d’offrir des cours de français, mais aussi des événements culturels, afin que les personnes qui apprennent le français puissent également voir un film, assister à un concert, etc. Cette démarche est importante parce qu’elle donne un côté plus concret à l’apprentissage, tout comme elle permet de ne pas être déconnecté de la vie réelle. 

LR : Quels sont les projets ou les ambitions que vous avez pour l’Alliance française d’Ottawa dans les prochaines années, notamment pour renforcer son lien avec le milieu universitaire?

SC
: On a encore peu de projets avec les universités, mais cela pourrait devenir un axe important de développement. Cette année, on va fêter nos 120 ans en novembre et on profitera de cet événement pour lancer un programme de bourses qu’on va proposer lors du gala du 8 novembre, afin que des personnes à faibles revenus puissent apprendre gratuitement le français chez nous. Plus largement, on a aussi des projets de développement à long terme: on aimerait bien avoir notre propre salle de spectacle. C’est le grand rêve de l’Alliance.

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