
Antigone : Leclerc réconcilie le public étudiant avec le théâtre grec
Par Yasmine Mehdi
Pour la majorité des étudiants, qui dit théâtre grec dit tragédie interminable prononcée dans un dialecte oublié depuis des siècles. Sébastien Leclerc, candidat à la maitrise pratique en mise en scène, a tout de même fait le pari de présenter Antigone à sa façon. C’est ainsi que le public étudiant a pu redécouvrir un classique du théâtre grec du 1er au 5 mars.
Tragédie classique
Le décor brille par sa simplicité. Les six colonnes positionnées en cercle, clin d’œil à l’architecture de la Grèce antique, abritent l’ensemble de l’action. La pièce s’ouvre sur un dialogue entre Antigone, jouée par Claire Laprade, et sa soeur, à qui elle annonce qu’elle va enterrer leur frère mort au combat malgré l’interdiction proclamée par Créon, interprété par Richard J. Léger, le nouveau roi de la Cité.
Les spectateurs suivent ainsi la quête de la jeune fille qui sera plus tard arrêtée et exécutée pour avoir désobéi. Un vieillard fait office de devin et met en garde Créon quant aux conséquences désastreuses de l’abus de pouvoir. Comme dans toute bonne tragédie, ce dernier réagira trop tard et la situation finira par se retourner contre lui lorsque sa femme et son fils se suicideront.
Thèmes actuels
Pour Leclerc, Antigone demeure une pièce « très actuelle, comme c’est le cas dans plusieurs pièces grecques ». En effet, si les références mythologiques sont assez éloignées de notre réalité moderne, les thèmes de la justice, du pouvoir ou du bonheur sont intemporels. Ce constat est partagé par la comédienne Claire Laprade : « Il y a beaucoup de concepts qui sont encore présents [à notre époque] et c’est grâce à ça qu’on peut jouer quelque chose qu’on connait même si la pièce est datée. »
Outre les thèmes intemporels, le fait que Leclerc ait choisi une traduction récente de la pièce, et donc plus actuelle, a contribué à rendre sa présentation d’Antigone plus moderne. En effet, cette décision du metteur en scène a permis d’éviter que le public ne comprenne pas le texte, ce qui se produit souvent dans le cas des pièces antiques.
Il est également nécessaire de mentionner le travail des huit comédiens bénévoles qui se sont joints au projet. Malgré quelques scènes maladroitement jouées et deux ou trois répliques mal prononcées, il n’en demeure pas moins que le jeu de la distribution a grandement contribué au succès de la pièce.