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Assemblée activiste : « L’activisme doit se faire en communauté » – Angela Davis

Web-Rotonde
3 novembre 2014

– Par Frédérique Mazerolle –

L’Assemblée fut lancée par la conférence d’Angela Davis, figure activiste des années 1960-1970 et anciennement professeure émérite à l’Université de Californie à Santa Cruz. Cette conférence a également fait partie d’une campagne déjà mise en place par la FÉUO, soit la campagne « Dans ma peau », qui a pour but de sensibiliser les étudiants aux dangers du racisme.

La conférence a eu lieu au Centre Bronson, un centre communautaire pouvant accueillir près de 900 personnes. L’évènement a attiré bon nombre d’étudiants, remplissant le premier étage de la salle. Les étudiants et les gens de la communauté pouvaient s’inscrire à l’évènement jusqu’à quelques minutes avant le début de la conférence.

Angela Davis a connu un parcours assez difficile. Originaire d’une famille noire, elle est née à Birmingham, dans l’état de l’Alabama, connu pour ses conflits raciaux. Même si elle n’amorce pas son autobiographie en relatant le début de son enfance, elle admet tout de même que son intérêt pour l’activisme se serait développé dès son plus jeune âge, alors qu’elle et ses amis s’amusaient à cogner aux portes des familles blanches sans se faire prendre. « Même si ce jeu paraissait innocent, il nous montrait à nous défendre contre l’oppression et le règne de la ségrégation », raconte-t-elle durant sa conférence.

C’est suite à son retour d’Europe, où elle a eu la chance d’étudier à l’Université de Frankfurt, en Allemagne, qu’elle a vraiment commencé à s’impliquer dans l’activisme radical. Devenue membre du parti communiste des États-Unis en 1969, elle s’est alors ironiquement fait renvoyer de son poste de professeure de philosophie marxiste à l’Université de Californie à Los Angeles, alors que Ronald Reagan, qui devint le 40e président des États-Unis en 1981, était gouverneur de la Californie. Elle était également associée au Black Panther Party.

Puis, en 1970, les choses se sont réellement corsées. Une attaque perpétrée par Jonathan Jackson, un ami de Davis, alors âgée de seulement 17 ans, lui causa bien des problèmes. Celui-ci avait alors causé une fusillade dans une salle d’audience en Californie avec une arme qui appartenait à Davis. Elle fut accusée de trois crimes capitaux, soit pour meurtre, pour enlèvement, et pour conspiration, trois crimes auxquels elle n’avait pas participé.

Suite à ces accusations, Davis s’est enfuie partout aux États-Unis, essayant de semer les autorités qui étaient à sa recherche. « Ce n’était pas du tout romantique comme on pourrait le croire, c’était en fait terrifiant », a-t-elle expliqué. Elle fut plus tard arrêtée et passa 16 mois en prison, alors qu’elle était innocente.

Malgré tout ce qui lui est arrivé, Angela Davis insiste sur le fait qu’elle préfère que les gens se rappellent des campagnes et de l’organisation des activistes pour la faire sortir de prison au lieu de tout simplement se rappeler d’elle comme personne, car ce sont les gens qui se sont ralliés derrière elle qui ont fait la différence.

Lorsqu’on lui demande si elle a gardé certains regrets par rapport à son passé, elle leur répond que c’est à travers l’activisme qu’elle a appris à vivre. « Quelle meilleure vie aurais-je pu vivre? », affirme-t-elle.

Suite à sa conférence, plusieurs étudiants lui ont demandé conseil au sujet de leur propre compagne et sur la manière de les gérer.

« L’activisme, ce n’est pas quelque chose qui se décrit en dix points. Ce n’est également pas qu’une seule chose, mais bien des interactions et des interjections entre plusieurs enjeux. Le patriarcat, l’homophobie, le racisme, ces enjeux sont tous reliés. […] Maintenant est le moment d’imaginer et de lutter pour un monde meille

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