Sophie Sherrer
Ayez espoir dans votre chemin
Réponse au texte de Labyrinthe du 26/09 « La vie est un voyage »
Chère Gabrielle Tardiff,
Ne laissez pas les gens qui ont perdu espoir éteindre votre lumière. La vie est un voyage, certes, et nous avons tous ce désir de monter la montagne qui nous apportera au bout de nos rêves les plus grands et qui nous promet de nous donner une vue d’en haut, une compréhension, un sens à la vie. Nous errons dans le désir d’un jour comprendre pourquoi nous errons, de comprendre un jour pourquoi nous avons tant souffert dans ce monde paradoxal, vaste et souvent plein de merveilles.
La société est malade, on ne peut le nier, on en voit les effets partout où l’on va. Il y a des gens qui sont remplis d’un vide qui les fait noyer au plus profond des abysses de l’océan. Ils n’ont plus de raison de sourire, plus de raison comme vous le dites de se préoccuper du bien-être de leur prochain. Ils ont perdu le courage, la détermination, la croyance qu’ils peuvent monter cette montagne. Ce philosophe pense que le monde l’empêche d’aller là où il veut, mais, en réalité, c’est lui-même qui a perdu l’espoir de suivre ses passions, ses rêves, sa mission. Viktor Frankl nous dit que la dernière liberté humaine est de choisir notre attitude devant une réalité incontournable. Nous ne pouvons peut-être pas changer le monde, mais nous avons la capacité de nous changer nous-mêmes. Voulez-vous changer votre monde? Cela commence par la perception que vous avez de celui-ci.
Le danger de perdre l’espoir dans ses rêves est de devenir partisan de l’indifférence, de cette même société superficielle dont vous mentionnez. La société de consommation, de capitalisme, de besoin d’acheter des produits de marque pour pailler nos insuffisances a son origine dans ce vide. Notre besoin fondamental d’être aimé est bafoué par ces gens qui nous mentent en nous affirmant que nous serons plus aimables avec une paire de Jordans et un sac de Michael Kors.
Mais encore une fois nous avons le choix. Le choix de chercher. Le choix de se questionner. Le choix de devenir inconfortable, de réaliser nos erreurs, de se regarder bien dans le miroir et d’accepter ce que l’on est, d’arrêter de blâmer le monde, d’arrêter de se trouver des excuses et de devenir humble devant nos imperfections. Nous avons le choix de chercher sans relâche la vérité pour soi et un jour, c’est sûr, nous allons trouver les forces de monter notre montagne, nous allons voir ce qu’il y a de plus beau, nous allons comprendre. C’est ça le vrai voyage. La recherche de la vérité, du sens de sa vie à soi. C’est un dur voyage, une mission unique pour chaque individu unique étant constituée d’expériences uniques. Et qui sait ce qui se trouvera à la fin du chemin. Le monde devient merveilleux et plein de possibilités.
Et la corruption? Et l’argent? On finit par ne plus s’en préoccuper, la vie est trop courte pour s’occuper de ça! Si c’est de s’occuper du bonheur d’autrui que vous croyez que manque le monde, ne perdez pas une autre minute pour mettre un peu de joie dans le monde de votre prochain. Comme Ghandi a fameusement dit : Soyez le changement que vous désirez voir dans le monde. Mais n’oubliez pas de vous préoccuper aussi de votre propre bonheur.