Bourses et fonds d’aide d’urgence : le SÉUO renforce son soutien aux étudiant.e.s de premier cycle
Crédit visuel : Hidaya Tchassanti — Directrice artistique
Entrevue réalisée par Hai Huong Lê Vu — Journaliste
Le 28 novembre dernier, le Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO) a dévoilé sur Instagram un programme de bourses totalisant 100 000 dollars canadiens. Cette annonce a été faite seulement un mois après la création du fonds d’aide d’urgence, avec un budget de 150 000 dollars. La date limite pour appliquer est le 18 décembre prochain. Afin d’en savoir plus, La Rotonde s’est entretenue avec Delphine Robitaille, présidente du SÉUO.
La Rotonde (LR) : Ce n’est pas la première fois que le SÉUO offre des bourses. En quoi le nouveau programme de bourses se distingue-t-il de ceux des années précédentes ?
Delphine Robitaille (DR) : Cette année, nous continuons de créer des bourses qui correspondent à la diversité d’intérêts et de manières de s’impliquer sur le campus. Nous gardons le thème principal, qui est de récompenser et de reconnaître le leadership, l’excellence ainsi que l’engagement sur le campus et à l’extérieur. Nous avons aussi décidé d’allonger la période de mise en candidature pour les demandes. Nous reconnaissons en effet que, durant le mois de décembre, les examens finaux peuvent prendre une grande partie du temps des étudiant.e.s. Donc, cette fois, la période de demande va durer trois semaines plutôt que deux, pour s’assurer que tout le monde ait le temps de faire demande.
Nous avons également introduit de nouvelles bourses cette année, dont une pour les étudiant.e.s internationaux.ales qui démontrent un bon leadership, ainsi qu’une autre pour celles et ceux qui ont fait preuve de persévérance. Celles-ci avaient été demandées par plusieurs étudiant.e.s l’année passée.
Nous avons aussi mis sur pied une bourse pour l’innovation en recherche, que ce soit de la recherche individuelle ou collaborative, tant au niveau des sciences pures que des sciences humaines. Nous constatons qu’il y a beaucoup d’excellence dans la recherche sur le campus. Nous avons également créé une bourse pour l’esprit d’entreprise, car de nombreux.ses étudiant.e.s s’engagent dans des projets véritablement captivants.
LR : Parmi les bourses offertes, on en remarque deux dédiées aux étudiant.e.s francophones et francophiles. Quels sont les critères pour chacune d’entre elles ?
DR : La première section s’adresse aux francophones et francophiles qui s’engagent dans des activités communautaires en français. Nous avons voulu garder la définition de « l’engagement communautaire francophone » plutôt large, puisque nous savons qu’il existe plusieurs façons de s’impliquer dans la communauté francophone, que ce soit sur le campus ou en dehors. Ça peut être l’organisation d’événements, la défense des droits des étudiant.e.s, la création de communautés, etc.
La deuxième catégorie est l’engagement envers l’apprentissage du français. Celle-ci est destinée aux étudiant.e.s francophiles qui sont dans un programme d’immersion en langue française ou qui sont dans un programme complet en français, en ayant le français comme langue seconde ou comme troisième langue. On valorise vraiment l’implication des membres de la communauté étudiante dans les communautés francophones en tant qu’apprenant.e.s du français. Ces étudiant.e.s s’engagent dans des activités ou des projets francophones pour s’imprégner de diverses cultures francophones, qu’elles soient mondiales ou canadiennes. Cette section met de l’avant l’importance de la culture et du développement linguistique des étudiant.e.s sur le campus. En effet, l’Université offre de nombreuses occasions d’apprendre une langue, mais nous savons que cela demande de l’engagement, de la détermination et de la constance.
LR : Qu’est-ce qui vous a poussé à créer cette deuxième catégorie ce semestre ?
DR : Toute la reconnaissance va à notre Commissaire aux affaires francophones, Daphnée Veilleux-Michaud, qui a collaboré avec moi pour la création de ces bourses. Elle a consulté sa table ronde francophone, composée de représentant.e.s francophones des associations étudiantes reconnues. Ils.elles ont vraiment contribué à la création de ces bourses de la francophonie.
LR : Quel est le but de la section de l’application sur l’identification volontaire ? Que révèlent les statistiques recueillies ?
DR : La section consacrée à l’identification volontaire a fait l’objet d’une longue discussion au sein du comité des bourses et des fonds. Étant donné qu’il s’agit de la première année de ce programme, la section d’auto-identification vise à recueillir des données sur la population cible. Qui en tire le plus de bénéfices ? Qui postule le plus à ce programme ? Cela nous permettrait d’identifier si certains publics ont besoin d’une communication accrue sur ce programme.
Si du travail est nécessaire pour fournir des ressources, nous faisons de notre mieux pour le classer en priorité. Ces types de données peuvent nous aider à mieux comprendre comment appuyer divers groupes minoritaires et marginalisés, en plus de nous permettre d’établir des objectifs internes afin de garantir que notre support soit suffisamment représentatif de leur poids démographique au sein de la communauté universitaire.
Pour l’instant, nous n’avons pas encore le rapport du premier semestre qui comptabilise cette information-là. Le rapport sera présenté au comité des bourses et des fonds en janvier, ce qui nous permettra d’obtenir des données plus représentatives.
LR : Y a-t-il un groupe d’étudiant.e.s que vous encouragez particulièrement à postuler pour les bourses ? Pourquoi ?
DR : Les étudiant.e.s issu.e.s de communautés marginalisées ont souvent tendance à ne pas postuler s’ils.elles ne répondent pas à tous les critères d’admissibilité. Alors, je les encourage à soumettre leur candidature, à nous partager ce qu’ils.elles apportent à la communauté de l’U d’O et à nous parler d’eux.elles-mêmes.
Si les étudiant.e.s ont des questions au sujet du programme de fonds d’aide d’urgence ou du programme de bourse, ils.elles peuvent nous contacter, moi ou la Coordinatrice du soutien étudiant.