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Opinions

Boutique du campus : mauvaise gestion ou manque de respect ?

Actualités
19 janvier 2021

Crédit visuel : Valérie Soares – Photographe

Chronique rédigée par Miléna Frachebois – Cheffe du pupitre Actualités

Alors que nous sirotons nos énièmes cafés de pandémie en ce mois de janvier, les cours reprennent de plus belle, et les syllabus s’accumulent sur Brightspace. Nombre de professeur.e.s y donnent les références de livres obligatoires pour leur classe ; mais en plein confinement, ces achats semestriels sont compliqués, surtout avec la pauvre organisation de la Boutique du campus. 

Le 26 décembre 2020, l’Ontario est entré en phase de confinement total suite à l’augmentation des cas de la COVID-19. Alors que mes examens venaient seulement de se terminer, j’ai décidé de prendre les devants en commandant du matériel pour mes cours d’hiver dont les syllabus étaient déjà disponibles.

Certains des livres exigés n’étant pas offerts sur les sites internet canadiens que je consulte habituellement, j’ai décidé de les commander en ligne avec la Boutique du campus en utilisant l’option ramassage. Par manque de chance, ou par naïveté de ma part, mes bonnes résolutions estudiantines ont été bien dérangées. 

Essentialité mal interprétée

La Boutique du campus, considérée comme non-essentielle, a fermé ses portes. Mais réfléchissons à son contenu : des livres, des manuels, des cartouches d’encre, des équipements scientifiques, de quoi travailler ses cours, et ce même à la maison. Après avoir relu cette liste, je reste perplexe sur l’interprétation du terme « non-essentiel ». 

Pour l’Ontario, les équipements universitaires ne sont, en fait, pas si importants. Aucune librairie, aucun magasin se référant à la culture ou à l’enseignement n’est considéré comme essentiel. Mais les magasins d’alcool, les magasins fourre-tout, et les magasins à un dollar restent ouverts. Quel illogisme. 

Quoi qu’il en soit, nous ne pouvons pas y faire grand-chose. Mais je dois avouer qu’une absurdité encore plus forte se niche dans la gestion de cette crise à l’Université d’Ottawa, et plus précisément à la Boutique du campus. 

Gestion à revoir

Si la Boutique du campus est fermée, cela ne veut pas dire que les étudiant.e.s n’ont plus besoin d’y faire certains achats, ni que celle-ci peut se permettre de se reposer sur ses lauriers. Celle qui ferme ses portes, a oublié de considérer les étudiant.e.s encore présent.e.s sur le campus et à Ottawa. 

Au début du mois de janvier, mes deux livres n’étaient toujours pas arrivés, et à cause du confinement je dois payer des frais de livraison pour les recevoir, même si j’habite à 300 mètres de la Boutique. L’équipe me rappelle, alors que les cours ont commencé, pour me dire qu’un de mes livres, d’une valeur de 20 $, est arrivé et que les frais d’envoi sont de 9 $. L’autre livre, par contre, n’a toujours pas été réceptionné. Je me retrouve alors à payer deux fois les frais d’expédition, ou à attendre pour payer un seul envoi pour les deux.

Histoire d’éviter les 18 $ de frais de livraison, je demande les délais estimés pour l’autre livre. La vendeuse m’explique alors que le fournisseur du livre en question n’a jamais confirmé vendre la marchandise à la Boutique, alors même que son contenu figure sur le site internet de cette dernière. Tout ce temps, j’ai attendu un livre … qui n’était en fait même pas vendu.

Bien que je ne l’ai pas payé, il est crucial de savoir quels sont les livres disponibles ou non. Je pense parler pour tou.te.s les étudiant.e.s en disant que la pandémie nous a donné le besoin de bien nous organiser et de tout prévoir à l’avance, qu’il s’agisse des lectures, des commandes scolaires, ou des dissertations.

Réactivité nécessaire

Pour en rajouter une couche, le livreur du livre que je décide de faire envoyer chez moi ne sonne pas, et me laisse un mot en me disant d’aller le ramasser dans un magasin à 200 mètres de la Boutique du campus. Cette aberration m’a rappelée, une fois de plus, que l’Université a eu suffisamment de temps pour s’adapter à la pandémie, et qu’elle n’a pas utilisé ce temps à bon escient, au détriment des étudiant.e.s et de leur santé mentale. Des actions auraient pu être entreprises afin d’éviter des situations comme celles-ci.

Il suffit de regarder comment la Librairie du soleil a adapté son magasin à la situation, en permettant aux client.e.s d’y cueillir leur commande, comme me l’explique Jean-Philippe Guy, gérant de l’établissement. La Boutique du campus aurait pu mettre en place un kiosque de ramassage avec des heures de rendez-vous, comme le font déjà beaucoup d’autres magasins. 

La Boutique devrait aussi éviter de mettre en ligne des livres dont ils n’ont pas la confirmation de commande. Je crois que cela ne requiert aucun effort particulier, mais tout simplement du bon sens. Une pensée pour tou.te.s les étudiant.e.s qui continuent d’attendre patiemment des livres qui n’arriveront peut-être pas.

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