Fermeture du Nostalgica
Catherine Dib | Chef de pupitre
@CatherineDib
Vendredi soir, le cœur vibrant du campus a fait ses adieux à la communauté estudiantine de l’U d’O, et ce, jusqu’aux petites heures du matin. Bière, danse et tam-tam étaient de la partie pour célébrer la bicoque aux murs de briques ensoleillée de souvenirs.
Une clientèle familière
Ouvert en 1995, le petit café de briques a accueilli étudiants et artistes pendant plusieurs années, les abreuvant d’alcool et de culture sur une base hebdomadaire et même, dans certains cas, quotidienne! « C’est mon deuxième chez-moi, les gens ici sont comme ma famille », dit Brianna Séjourné, cliente de la place depuis sept ans, arrivée en matinée pour savourer le Nostalgica une dernière fois et achevant un dernier pichet vers 21 h. « Dès qu’on a su que ça allait fermer, on a planifié de venir dès 9 h du matin pour y passer la journée », ajoute sa camarade Laura Malone, étudiante à la maîtrise en géologie.
Une soirée mouvementée
La scène d’adieu, quoique émouvante, n’était pas faite pour les larmes, mais pour la célébration. La soirée du 23 mars était en effet l’une des plus occupées de la vie du Nostalgica. Kate Gauvreau, gérante de la place, en témoigne : « On a fini la dernière bière en fût vers 23 h 30 et depuis, on fonctionne à l’alcool fort. »
La bonne humeur était le mot d’ordre en préparation pour les temps posthumes du Nostalgica. Pascal Devette, étudiante à la maîtrise en sciences politiques, regrette déjà la place : « L’année prochaine sera difficile, puisqu’il n’y aura pas de regroupement non académique pour les étudiants, un endroit humain où créer des liens solides entre eux. »
Place omnipotente
Le rôle du Café est évidemment ouvert à interprétation, étant un exutoire artistique pour certains ou plus simplement un abreuvoir à deux pas des classes pour d’autres : « C’est un rite de passage que d’aller au Nostalgica. “Skipper” son cours de 17 h 30 parce qu’on a commencé à prendre du soleil avec une bière sur la terrasse du Nostalgica, ça fait partie de l’expérience de l’Université d’Ottawa », déclare avec justesse Caroline Bouchard, étudiante à la maîtrise en sciences politiques.
À la prochaine!
Toutefois, Jonathan Duguay, ancien commissaire aux affaires universitaires de l’Association des étudiants diplômés (GSAED) met un bémol aux regrets éprouvés par la foule : « C’est très décevant de ne voir aucun commissaire de la GSAED ni aujourd’hui ni hier. L’image de l’Association étudiante est intimement liée au café. Ces gens-là sont supposés supporter le café », soutient-il.
Guillaume Lemieux, ancien commissaire à la vie étudiante ayant entamé jeté les bases du projet de la nouvelle Maison des diplômés, n’y voit qu’une pause : « C’est un deuil pour la communauté étudiante, mais si on est capable, avec le projet, de reconstruire l’essence du Café dans une structure durable, ce sera un beau legs pour l’Université d’Ottawa. »