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Sports et bien-être

Changeons notre regard sur le corps !

Dawson Couture
6 avril 2020

Crédit visuel : Andrey Carmo – Directeur artistique 

Par Noémie Calderon Tremblay – Journaliste

J’ai parfois envie de hurler, lorsque la société me bombarde de messages paradoxaux sur l’image d’un corps sain. Alors, je vous le dis tout de suite, je quitte les dictons de beauté et je pars me construire un espace calme et serein pour stationner mon corps.

Avez-vous déjà feuilleté un magazine féminin ? Si non, tant mieux. Si oui, vous avez peut-être remarqué le contenu contradictoire.

On va y trouver des chroniques sur l’estime de soi et le bien-être. Ensuite, des articles remplis de mannequins taille 0, des conseils de maquillage et des conseils de perte de poids, parsemés, ici et là.

Bref, ce qu’ils racontent c’est « aime-toi comme tu es, mais maigris un peu et n’oublies pas d’être belle avec tout ça ». Plus de distorsion que ça, tu meurs !

La dichotomie des médias

Bien sûr, les magazines féminins ne sont pas les seuls exemples. Les réseaux sociaux et la culture populaire, en sont aussi des sources. Celles-ci abondent d’informations sur la perception de notre corps qui vont dans tous les sens, de tous les côtés. On nous suggère ceci, puis le contraire et enfin, on nous dit de rester sereines et saines d’esprit.

On parle souvent de la paresse et de ceux et celles qui ne font rien pour changer, mais on parle un peu moins de ceux et celles qui n’ont aucune difficulté à se mettre des limites ou s’imposer un cadre strict.

Ces habitudes, comme un régime équilibré ou une routine sportive, dites saines, peuvent rapidement devenir rigides et se transformer en obsessions ou en des troubles de santé mentale. Tout dépend de notre objectif : être en meilleur accord avec notre corps, être mieux dans sa peau, changer ou atteindre la perfection ?

J’entends souvent, aussi, dans mon entourage des comparaisons physiques et de complexes comme s’il s’agissait de vérités absolues. Selon moi, une personne qui parle de ses complexes, sans esprit critique, devant une autre personne, qui lui ressemble, peut propager l’habitude mentale.

S’en sortir

Je suis consciente de mon apparence, et ce, depuis le début de ma pré-adolescence. J’ai longtemps senti mon corps comme un fardeau. Encore aujourd’hui, je travaille consciencieusement le regard que je porte sur mon corps. Je constate, sans honte, que je suis loin d’être là où j’aimerais être.

Ce n’est pas facile pour tout le monde de développer un rapport équilibré avec son corps. Ça me semble demander un certain effort. Pour éviter de me bombarder d’images inutiles, j’essaye de me tenir loin du contenu des réseaux sociaux. Je les utilise surtout pour communiquer.

Plutôt que de suivre des comptes de sportives aux corps sans bourrelet, de yogis flexibles, de gourous qui ne boivent que du jus ou de mannequins au physique conventionnel, c’est stéréotypé, mais bon vous voyez le portrait, j’essaie plutôt de suivre des comptes au contenu féministe et qui encourage une perception positive du corps.

Je l’avoue, je ressens parfois cette tentation d’aller vers ce qui semble brillant, mieux ou parfait. Je tombe souvent dans le piège de la photo et j’oublie que ce n’est pas vivant ou totalement vrai. Une photo, il ne faut pas l’oublier, c’est une représentation fictionnelle de la réalité.

Fais-en le deuil

Ton corps ne sera jamais une image, que je me suis dit. Je n’ai que le corps que j’ai. Des fois, cette phrase, peut créer une profonde angoisse chez moi et d’autres fois, elle me ramène sur terre. Je n’ai que le corps que j’ai.

« Plus on essaie de contrôler quelque chose, plus grande est l’anxiété », me rappelle ma psychologue. Autrement dit, quand tu essaies de changer un aspect de ta vie, par exemple, la forme de ton corps ou ta posture en essayant de te contrôler, plus tu risques de tomber dans un cercle vicieux d’obsession.

Et oui, parfois le sarcasme et l’ironie viennent cogner à grands coups et faire ombre à mes progrès sur mon estime personnelle. Mais, ça aussi, ça fait partie de mon cheminement.

Reprendre sa place, maintenant

Penser à long terme plutôt qu’à court terme. Quel.le adulte est-ce que j’aimerai devenir ? Quel rapport avec mon corps est-ce que je veux développer, à long terme ?

Si bien souvent, j’ai envie d’un corps différent, la réponse à cette dernière question est claire : j’ai envie d’être une vieille bien dans sa peau. J’ai envie d’un jour, me foutre de mon apparence, et si possible, d’en être fière.

J’ai hâte, je veux, j’essaie et j’encourage un regard différent sur le corps. On y gagne, je crois bien. On s’ancre dans le monde. On se précise. On devient celle ou celui qui se cache derrière nos barrières. 

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