Benjamin Doudard
Étudiant en science politique et en communication
Université d’Ottawa
Après une semaine passée près de leurs commettants dans leurs circonscriptions, les député.e.s étaient de retour à Ottawa la semaine dernière pour une semaine chargée en actualités. Le 19 octobre a marqué le premier anniversaire de l’élection du gouvernement libéral, et bien que plusieurs promesses ont depuis été tenues, les observateurs politique s’entendent pour dire que beaucoup de travail attend Justin Trudeau dans les mois à venir.
Changement de discours sur le dossier de la réforme électorale
L’une des promesses phare du Parti libéral lors de la campagne électorale de 2015 était que cette élection serait la dernière disputée sous le système électorale actuel du « first past the post », ou scrutin uninominal majoritaire à un tour. Or, la semaine dernière, le Premier ministre a confié au journal Le Devoir que si le gouvernement veut « changer le système électoral, il faut que les gens soient ouverts à ça ». Cette déclaration a eu tôt fait de déclencher l’ire de l’opposition. Toujours selon Le Devoir, le gouvernement parle de prendre action « seulement s’il y a un large appui de la part des Canadiens ». Or, celui-ci refuse toujours de s’engager à tenir un référendum sur la réforme électorale, tel que l’exigent les conservateurs.
Le projet de loi de protection des transgenres progresse
Le projet de loi C-16, modifiant la Loi canadienne sur les droits de la personne, vient de passer l’étape de la deuxième lecture en Chambre et se dirige en comité. Ce projet de loi vise à la protection des droits des personnes transgenres, notamment pour mettre fin à la discrimination dans le domaine de l’emploi, alors qu’actuellement un emploi peut être refusé à une personne transgenre sur la base de son identité sexuelle.
Cour suprême
Faisant suite au débat sur la représentation régionale des juges à la Cour suprême, Trudeau a nommé le juge terre-neuvien Malcolm Rowe pour succéder à Thomas Cromwell.
Décès de l’ancien ministre Jim Prentice
Le 14 octobre dernier, le pays apprenait tristement la nouvelle du décès de l’ancien Premier ministre albertain et député fédéral Jim Prentice, âgé de 60 ans. Le natif de Timmins, dans le Nord de l’Ontario, est décédé dans un accident d’avion ayant fait 4 victimes, lors d’un vol à bord d’un petit appareil reliant Kelowna à Calgary. Député et ministre sous le gouvernement Harper, il avait successivement occupé les ministères des Affaires autochtones, de l’Industrie, puis celui de l’Environnement. Des funérailles d’État auront lieu le 28 octobre.
Courses au leadership
Un an après l’élection qui a marqué un changement de gouvernement, suivant une décennie de pouvoir aux mains des conservateurs, les deux principaux partis d’Opposition sont toujours sans chef pour diriger leurs formations politique à l’élection de 2019.
À l’Opposition officielle, les candidats ne manquent pas pour diriger le Parti conservateur du Canada. Parmi les principaux candidats qui ont déclaré leur candidature, on compte les anciens ministres Maxime Bernier, Kellie Leitch, Chris Alexander, Erin O’Toole, Steven Blaney et l’ancien Président de la Chambre des communes Andrew Scheer. À cela s’ajoute les candidats potentiels, qui évaluent actuellement leurs appuis et leur chances de victoire, dont l’ancienne ministre Lisa Raitt ainsi que l’homme d’affaires Kevin O’Leary, connu principalement pour sa participation à l’émission Shark Tank et Dragon’s Den.
Beaucoup de candidats, dont certains ont déjà suscité des débats sur la place publique en raison de leurs opinions variées. C’est le cas notamment de Kellie Leitch, qui a initié un débat sur les valeurs dites « canadiennes » que devraient adopter les immigrant.e.s qui s’intègrent au Canada. Le candidat à convictions libertariennes Maxime Bernier a de son côté abordé des sujets faisant beaucoup jaser, dont la question de la gestion de l’offre, qu’il souhaite abolir. Finalement, le député d’arrière-ban Brad Trost a pour sa part suscité de l’attention médiatique pour sa campagne tournant principalement autour de son opposition au mariage entre conjoint.e.s de même sexe, de l’attention dont le parti aimerait bien se passer, ayant retiré de sa constitution une définition du mariage comme étant entre un homme et une femme, lors de sa convention en mai dernier.
Bref, il est encore trop tôt pour désigner des favoris dans les intentions de vote. Quoi qu’il en soit, les personnes intéressées à se porter candidat.e.s à la succession de Stephen Harper devront s’acquitter d’un frais de 50 000$ non remboursable pour faire partie de la course. L’élection du prochain chef est prévue en mai prochain.
Pendant ce temps, du côté du Nouveau Parti démocratique, seul un député actuel a annoncé, la semaine dernière, son intention de briguer la chefferie du parti. Peter Julian deviendra alors bientôt le premier candidat déclaré à la succession de Thomas Mulcair, alors que plusieurs candidats vedettes ou pressentis du parti refusent les uns après les autres de se lancer dans la course. Les néo-démocrates devraient choisir leur nouveau chef au courant de l’automne 2017.
Le Bloc québécois est également à la recherche d’un chef, et devrait tenir une élection en 2017.