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Sports et bien-être

Chronique: Un virus très contagieux

Web-Rotonde
18 mars 2013

– Par Léa Papineau-Robichaud – 

La fin de semaine dernière, j’ai amené un de mes amis à un match de l’équipe de basketball masculin de l’Université d’Ottawa. Vous savez quel a été son premier commentaire lorsqu’il a vu les joueurs entrer sur le terrain? « C’est pas l’image que je me faisais des joueurs de basket. Dans ma tête, c’était des grands gars noirs un peu gangsters. »

Mon ami était frappé de ce que j’aime bien appeler la stéréotypose aigüe, un virus qui nous a tous déjà contaminés au moins une fois dans notre vie. Ce microbe virulent et contagieux se propage dans différentes sphères de notre société, mais je vais parler ici d’une sphère que j’apprends à connaître de mieux en mieux depuis quelques mois, celle du sport.

Des stéréotypes, il y en a à la pelle à l’égard du monde sportif. Les athlètes sont plus souvent qu’autrement perçus comme des personnes très peu brillantes avec un très gros égo. Vous savez, le genre de gars un peu imbu de lui-même qui était la « vedette » de l’école secondaire et qui sortait avec la plus belle fille de l’établissement.

Pour que ces stéréotypes aient pris forme, c’est que ce genre d’athlètes existe nécessairement quelque part, mais faut-il se laisser aller à la tentation facile de la généralisation? Pour en avoir rencontré plusieurs au courant de l’année, je peux confirmer que la grande majorité des sportifs est loin de répondre aux critères de ce genre de clichés. D’abord, il est faux de dire que les athlètes sont stupides. Pratiquer des sports comme le hockey, le soccer ou le basketball nécessite en effet une grande vivacité d’esprit pour anticiper le jeu et une très bonne mémoire pour se souvenir des différentes stratégies, au détail près, et s’améliorer en conséquence. Prenez le quart-arrière des Gee-Gees, Aaron Colbon, par exemple: il doit mémoriser plus d’une centaine de jeux différents afin de bien réussir sa passe aux receveurs ou aux porteurs de ballons de son équipe sans risquer une interception. Par ailleurs, les athlètes des Gee-Gees, en plus d’exceller dans leur sport, se doivent de réussir à l’école. Le hockeyeur Dominic Jalbert, par exemple, avait reçu le prix de l’athlète-étudiant grâce à une moyenne de 83 % alors qu’il était dans le junior majeur. Il faut avoir une grande capacité d’organisation et une force mentale certaine pour pouvoir pratiquer un sport à un tel niveau tout en excellant à l’école.

Pour ce qui est du cliché du « gros égo » la plupart des athlètes que j’ai rencontrés sont assez humbles. Je pense à des athlètes comme Dominique Lefebvre, François Rodrigue, Simon Le Marquand, Mehdi Tihani, Tatiana Hanlan et j’en passe, qui étaient souvent prêts à me donner un peu de leur temps précieux pour répondre à mes questions ou pour m’aider à clarifier certaines choses.

Bref, les athlètes, au niveau universitaire du moins, sont des personnes comme vous et moi, qu’on ne peut se permettre de juger seulement sur leur passion, celle du sport.

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