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Arts et culture

Cinq-Zéro : 50 ans de fierté franco-ontarienne sous les projecteurs

Crédit visuel : Jurgen Hoth – photojournaliste

Article rédigé par Bianca Raymond – Cheffe du pupitre Arts et culture

Une soirée « en grand », gratuite et pour tous les âges, organisée par l’Association des communautés francophones d’Ottawa (ACFO). La célébration du demi-siècle du drapeau franco-ontarien était marquée par des prestations artistiques et des moments de reconnaissance.

Une francophonie aux multiples facettes

Le Centre d’excellence artistique de l’Ontario (CEAO) a collaboré avec les élèves de l’école secondaire publique Delasalle afin d’offrir à l’hymne Mon beau drapeau un tout nouveau jour et une interprétation qui valorise davantage la fierté des étudiant.e.s. Une prestation dévoilée ce 25 septembre à la place TD, lors de la soirée du Cinq-Zéro. 

Plusieurs artistes dont Céleste Lévis, Jessy Lindsay, Joly et Mélissa Ouimet ont mis l’ambiance à la scène.

Ils et elles ont exprimé leur fierté d’être, non seulement né.e.s au Canada, mais aussi d’avoir grandi en français en Ontario. Leurs chansons ont reflété cet héritage franco-ontarien, particulièrement celle de Ouimet, Personne ne pourra m’arrêter, qui a illustré en elle-même la résistance face aux difficultés de présence que peut rencontrer la francophonie. Lors de sa performance, elle a invité les autres artistes et le public à chanter avec elle cette chanson.

À la fois Franco-ontariennes et autochtones, Makhena Rankin Guerin et Mimi O’Bonsawin, ont fusionné leurs deux cultures pour n’en former qu’une seule, qu’elles partagent avec la communauté. Lors de sa prestation, Guerin a pratiqué la danse traditionnelle du cerceau autochtone. Pour  rendre cette culture encore plus vivante, elle interagissait simultanément avec le public. 

La danse du cerceau autochtone est une forme d'art et de narration pratiquée par de nombreuses cultures des Premières Nations, où des danseurs, dont Makhena Rankin Guérin, utilisent des cerceaux pour former des figures symbolisant des animaux, des plantes, ou des éléments du cycle de la vie.
© Jessica Malutama,2025

Elle danse, c’est le titre offert par  O’Bonsawin à son public, emportant ce dernier dans un univers dansant. Lors d’une émission sur Radio Canada, L’auteure-compositrice-interprète abénaquise affirme que cette chanson reflète à part égale  son identité autochtone et franco-ontarienne .

Les artistes Kimya et King H 509, quant à eux, ont enflammé la scène avec leur style venu d’ailleurs et leur présence scénique. Tous deux ont embarqué le public dès leurs premières paroles dans une envolée multiculturelle. Kymia, lors de sa présence sur la scène, a mentionné que, même si son cœur battait à la fois pour la République démocratique du Congo et pour le Canada, ce soir, il ne battait que pour les Franco-ontarien.ne.s. 

En effet, la chanson Franco de King H 509 a parfaitement démontré l’engagement et l’affirmation de la francophonie du chanteur. Aussi, a-t-il affirmé  : « J’amène l’ambiance, j’amène la vibe haïtienne, j’amène ma culture avec moi pour enrichir et continuer à allumer cette étincelle de la francophonie. C’est moi-même l’haïtien que je suis. »

Un avenir pour les nouvelles générations

La maîtresse de cérémonie, Madeleine Meilleur, a affirmé dans son discours de bienvenue que le but de cette soirée était avant tout de créer un événement qui souligne les 50 ans du drapeau franco-ontarien, ce symbole de fierté culturelle. Elle souhaitait que l’événement soit gratuit, inclusif pour tous les âges.

Pour le chanteur d’origine haïtienne King H 509, il est un « produit de la francophonie ». Il a aussi affirmé que c’est grâce à celle-ci qu’il a pu immigrer au Canada. Son expérience en tant qu’ancien étudiant de l’Université d’Ottawa lui a permis d’être un « ambassadeur de la francophonie et aussi de la culture haïtienne. »

Afin de mettre à profit son expérience et son désir de représenter la francophonie, le chanteur souhaite lancer un projet destiné aux élèves du niveau secondaire passionné.e.s par la musique. Ce projet leur offrira l’opportunité de créer leur propre verse sur cette musique.»

La lutte continue

C’est en 1975 que le drapeau franco-ontarien s’est hissé pour la première fois à l’Université de Sudbury. Il s’agissait alors d’une initiative lancée par des membres du personnel et des étudiant.e.s qui voulaient donner un symbole à leur identité franco-ontarienne.

50 années plus tard, la lutte pour la francophonie demeure présente. En plus des manifestations organisées dans plusieurs régions du pays, plus de 2000 personnes étaient sur les lieux pour la soirée du Cinq-Zéro, mais ce n’était qu’une fraction de la population franco-ontarienne d’Ottawa. 

Soirée coorganisé par des partenaires majeurs – ACFO Ottawa, Université d’Ottawa, Collège Boréal, La Cité, Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE), Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO), Joly Records, Ville d’Ottawa , le Cinq-Zéro a proposé une programmation familiale ponctuée de prestations artistiques, d’animations, de capsules historiques et de moments de reconnaissance.

Pour le président de l’ACFO, Bobby  Bourdeau, il est important de célébrer les 50 ans de francophonie ontarienne, puisque plus d’une centaine de drapeaux ont été hissés depuis le premier en 1975. 

La francophonie ontarienne n’est pas caractérisée par un seul trait physique ou culturel. Issu.e.s de plusieurs régions francophones du monde, ce 30 septembre à la Place TD, ces artistes ont démontré par leurs prestations et déclarations, qu’il s’agit de se soutenir et d’être fièr.e de parler le français dans une province où cette langue est minoritaire. 

Un appel est lancé  :

« Impliquez-vous, sensibilisez les autres et partagez cette richesse. Impliquez-vous parce que c'est important. »

– King H 509 –

C’est de cette manière que la richesse de la francophonie continuera de s’étendre, a-t-il ajouté.

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