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Collation des grades virtuelle : une « belle » surprise ? 

Rédaction
14 juin 2020

Crédit visuel : Université d’Ottawa

Par Clémence Roy-Darisse – Journaliste 

C’est dans l’inconnu et derrière leur écran que les 7451 diplômé.e.s de cette année vivront leur « moment de gloire. » Étant données les circonstances exceptionnelles, l’Université d’Ottawa (U d’O) propose une collation des grades virtuelle déployée en dix cérémonies s’étendant du 15 au 19 juin 2020. Le déroulement exact de ces cérémonies semble toutefois bien mystérieux. 

Sur la page de la collation des grades de l’U d’O, tous.tes les étudiant.e.s pourront assister à leur graduation en ligne aux dates et heure prévues et ce, pour une durée d’un mois. 

D’une durée de 30 à 45 minutes chacune, chacune des cérémonies regroupera des discours pré-enregistrés du chancelier, du recteur, des doyennes et doyens ainsi que des major.e.s de promotion. Les noms de celles et ceux ayant obtenu leur.s grade.s le 3 juin ou avant, seront par la suite affichés à l’écran en ordre alphabétique. Pour ce faire, les étudiant.e.s devront avoir consenti à afficher leur nom en ligne.  

Les diplômes seront ensuite envoyés par la poste dans la semaine du 22 juin. Une reprise en présentiel est cependant prévue pour le printemps prochain si les directives de la santé publique le permettent. « Le bureau de la collation des grades communiquera avec les diplômé.e.s qui souhaitent y assister. »

Les étudiant.e.s seront-ils au rendez-vous ? 

La Rotonde a communiqué avec l’administration de l’U d’O à plusieurs reprises pour avoir davantage de détails sur la participation et le déroulement de cette « expérience virtuelle unique ». Cette dernière affirme toutefois ne pas vouloir voler la surprise aux finissant.e.s. Impossible donc de savoir le taux de participation estimé ainsi que les détails de la cérémonie. 

Fanny Matte, finissante au baccalauréat des arts avec une mineure en anglais, et Célia Fournier Cantin, finissante au baccalauréat en arts visuels avec mineure en théâtre, ne savent pas à quoi s’attendre, elles non plus. 

Matte affirme qu’elle « ne croit pas que ce sera tant mémorable ». Fournier Cantin imagine quant à elle « que ce sera un mot de félicitations. » 

Matte confie avoir été très déçue de l’annulation de la cérémonie en présentiel pour une version virtuelle. « Pendant la session d’hiver, chaque fois que je voulais abandonner, je visualisais le moment où je monterais sur scène pour prendre une photo avec le recteur, afin de me dire que j’y étais presque. Ayant travaillé aux graduations, je sais qu’une cérémonie en ligne n’arrivera pas à la cheville d’une graduation entourée de personnes qu’on aime », confesse-t-elle. 

L’aspect pré-enregistré de la cérémonie, ainsi que la possibilité de la visionner jusqu’à un mois après aura sûrement comme impact de diminuer la participation des étudiant.e.s à cet événement crucial de leur parcours universitaire. 

Matte n’est même pas certaine d’y assister, et enchérit qu’elle risque de la regarder après sa diffusion pour tout simplement trouver son prénom. Fournier Cantin ajoute qu’elle n’a « pas particulièrement [hâte] » et qu’elle « [l’écoutera] quand [elle aura] du temps. »

Moment de fierté 

Pour Fournier Cantin, la cérémonie représentait un moment primordial pour réaliser l’ampleur de tout ce qu’elle avait accompli durant son parcours universitaire. C’était aussi un moment privilégié pour « partager [sa] fierté avec [sa] famille. » Elle ajoute que « puisque j’étais loin de [ma famille] pendant mes études, elle aurait pu m’accompagner dans la fin de cette étape importante. » 

Pour Matte, « les cérémonies auraient représenté trois ans d’études et de travail acharné, de moments heureux comme d’instants déprimants. […] J’aurais tant aimé permettre à mes parents de voir leur fille unique monter sur scène afin de recevoir son diplôme », avoue-elle. 

L’herbe est-elle plus verte chez le voisin ? 

À l’Université Carleton, le premier ministre Justin Trudeau a livré un discours inspirant où il félicitait la cohorte des étudiant.e.s du pays finissant en 2020, en soulignant qu’il comprend la situation difficile et qu’aucun.e finissant.e n’aurait choisi l’année 2020 pour graduer. « Vous êtes différent.e.s. Vous avez toujours été différent.e.s. Vous vous souciez des autres. Vous vous souciez de ce qui s’en vient. » a-t-il conclu.

Carleton planifie aussi quelques activités en ligne en plus des cérémonies virtuelles. Le site de l’université affiche entre autres un mur des réseaux sociaux mettant en valeur diverses félicitations pour les finissant.e.s, des histoires de gradué.e.s, ainsi que des cadeaux à offrir. 

L’Université d’Ottawa, ajoute quant à elle que « les étudiants pourront […] personnaliser leur expérience #uOgrad et #GGnation avec des filtres, des photos et des autocollants de marque. »

Elle affirme que « cette version 2.0 saura faire ressortir un côté plus moderne de l’Université d’Ottawa tout en honorant les traditions. »

De quoi permettre aux finissant.e.s d’achever leur parcours universitaire tout en respectant les règles de distanciation sociale mises en place en raison du coronavirus.

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