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Sports et bien-être

Concilier sports, études et travail

Web-Rotonde
23 septembre 2013

– Par Louis-Charles Poulin –

Pour les étudiants, il est souvent difficile de concilier sports, études et, pour certains, un travail à temps partiel. C’est ce que dénonce l’ex-Alouette de Montréal et chroniqueur sportif, Matthieu Proulx. «La réalité des étudiants-athlètes du circuit universitaire n’est pas toujours glorieuse. Elle comporte son lot de sacrifices et de moments difficiles », explique-t-il. Les étudiants-athlètes de l’Université d’Ottawa (U d’O) sont eux aussi touchés par cette problématique.

Dans une chronique parue dans la presse la semaine dernière, Matthieu Proulx énonçait comment il avait trouvé difficile de concilier le football et ses études universitaires. « L’obligation de jumeler études et football me font hésiter sur ce désir de retourner dans le temps », se rappelle-t-il en se demandant s’il aimerait revivre son parcours universitaire.

Les athlètes de l’U d’O ne font pas exception à cette règle. Nombre d’entre eux doivent faire des choix difficiles pour arriver à obtenir leur diplôme tout en excellant dans leur sport. La thérapeute sportive en chef de l’U d’O, Crissy McPhee, confie que plusieurs athlètes viennent la consulter par rapport à ce type de problème. « Je crois que c’est toujours difficile de planifier et de bien balancer son horaire en fonction du sport et de ses études, surtout pour les jeunes athlètes durant leurs premières années d’étude à l’université », dénote-t-elle.

À titre d’exemple, on pourrait s’attarder sur l’horaire des joueurs de l’équipe de football des Gee-Gees. Les lundis en soirée ont lieu les rencontres d’équipe. Du mardi au jeudi, il y a chaque jour des rencontres et des  pratiques s’étalant de 14 h jusqu’à la fin de la soirée. Les vendredis a lieu une autre rencontre et ensuite, le samedi, l’équipe dispute son match de la semaine pour enfin le visionner le lendemain en après-midi. « C’est vraiment un horaire chargé. Tu n’as pas beaucoup de temps pour toi. Pour l’école, je fais de mon mieux, surtout que j’ai un travail à temps partiel en plus », indique Simon Le Marquand, receveur des Gee-Gees. L’athlète, qui obtiendra son baccalauréat en Criminologie cette année, remarque qu’il n’est pas le seul de son équipe à vivre cette situation. « Quand on est dans l’autobus pour les matchs à l’extérieur, il y en a beaucoup qui étudient », dit-il. Selon lui, les entraîneurs s’adaptent bien et sont compréhensifs par rapport à aux études.

Les athlètes pratiquant des sports individuels doivent eux aussi bien gérer leur temps pour réussir à combiner le sport et les études. « Lorsque je faisais mon bac, j’avais cinq entraînements d’escrime, deux séances de musculation et deux de cardio par semaine », explique Marc-André Leblanc, escrimeur et diplômé en traduction à l’U d’O. « J’essayais de faire un équilibre entre les études et le sport. Ma priorité était l’escrime et ce qui a pris le bord, c’était ma vie sociale », analyse l’épéiste. Marc-André occupe maintenant un poste de traducteur tout en étant entraîneur pour le club d’escrime de l’U d’O. Il remarque que plusieurs de ses athlètes sont affectés par ce problème. « Pour certains, ce sont les études qui en souffrent parce qu’ils se concentrent sur le sport. Pour d’autres, ils se présentent moins au club d’escrime pour étudier, et ce sont leurs performances sportives qui en souffrent », déplore-t-il. Il ajoute que, comme entraîneur, il remarque que la pression des résultats académiques  affecte l’ambiance lors des pratiques.

À l’U d’O, des services sont en place pour ces étudiants-athlètes afin de faciliter leur gestion du temps. Danika Smith, agente des services pour étudiants-athlètes de l’U d’O, croit que ces derniers sont bien encadrés. « Ils ont beaucoup de pratiques, de temps au gym, de voyagements et les attentes des résultats sportifs sont élevées. On essaie de les aider au niveau académique le plus possible. Chaque équipe a un coach académique qui fait du mentorat et qui les suit sur la route. Il est aussi possible de leur fournir des chambres pour étudier, s’ils en ont besoin. » Elle ajoute que les étudiants doivent maintenir une bonne moyenne académique pour faire partie d’une équipe interuniversitaire.

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