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Cours à 8 h 30 : Le monde appartient-il à ceux qui se lèvent tôt?

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1 février 2016

Noura Cherkawi et Clémence Labasse

Sur le théâtre de revendications sociales que devient parfois le campus, certaines problématiques sont parfois si omniprésentes qu’elles en sont oubliées. C’est notamment le cas de l’enjeu du sommeil chez les étudiants… ou plutôt, de la privation de sommeil. Cette semaine, La Rotonde s’est interrogée sur la pertinence d’offrir, encore aujourd’hui, des cours qui débutent à 8 h 30.

En 2016, les cours à 8 h 30 toujours justifiés?

Les horaires de cours sont inhérents à notre système d’éducation. Voilà une conception tellement ancrée dans la tête de la communauté que peu sont ceux qui osent la remettre en cause.

L’Université d’Ottawa (U d’O) elle-même peine à se rappeler à quand remonte leur instauration. « Il n’y a pas de règlement entourant les horaires de cours. Ce que nous utilisons en ce moment a été approuvé il y a plusieurs années », explique Néomie Duval, gestionnaire des relations avec les médias de l’U d’O. « Ces plages horaires sont nécessaires pour répondre à nos besoins, pour le nombre de cours offerts et le nombre de salles de classe disponibles. »

Pourtant, si l’on en croit Andrew W. Robinson, professeur à l’Université Carleton, dans un article publié récemment dans le Times Higer Education, les arguments logistiques ne sont plus pertinents.

« Il faut s’assurer que les étudiants et les employés soient bien préparés, mentalement et physiquement, pour l’expérience d’enseignement et d’apprentissage de la journée », explique-t-il. « Les classes tôt le matin ne promeuvent pas un apprentissage efficace. »

La vie étudiante, ou la culture de l’insomnie

En effet, « pour être pleinement reposé, un adolescent ou jeune adulte a besoin de 9 heures de sommeil, mais il est rare pour un étudiant de dormir autant », déplore Joseph de Konick, professeur émérite à l’École de psychologie de l’U d’O et ancien président de la Société canadienne du sommeil.

De nombreux facteurs nuisent au sommeil, comme une grande consommation de café, une mauvaise alimentation, un manque d’exercice physique, les cycles hormonaux ou encore l’excitation causée par le stress. À y regarder de plus près, il pourrait sembler que la vie étudiante est  incompatible avec un sommeil réparateur.

« Le sommeil, et l’importance d’en avoir assez, n’est pas assez discuté sur les campus »,  critique M. Robinson. « Les individus privés de sommeil ne sont pas capables de prendre de bonnes décisions. »

Qu’en pensent les étudiants?

Du côté de la Fédération étudiante (FÉUO), Roméo Ahimakin avoue que peu d’attention a été portée sur le sujet. Nathalie Freynet, étudiante au doctorat et fondatrice d’Initiative 1/5 pour la santé mentale, commente tout de même : « Il est important de rappeler aux étudiants qu’il faut dormir pour se sentir bien, et ultimement pour mieux performer au niveau universitaire. »

« Personnellement, j’ai toujours été quelqu’un qui se couche et se lève tard. Je préfère les cours à 10 h », avoue-t-elle, avant d’ajouter : « Je ne suis juste pas du matin. » Et elle est loin d’être la seule.

 

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