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Arts et culture

Critique de théâtre : Quand la mer…, d’Esther Beauchemin

Web-Rotonde
23 février 2015

– Par Alex Jürgen Thumm –

Trois groupes de théâtre franco-ontariens et québécois ont collaboré pour présenter la pièce Quand la mer…, ce février à l’École secondaire De La Salle.

Écrite par Esther Beauchemin, la pièce Quand la mer… a été mise en scène à Ottawa par une Montréalaise habitant la région depuis plusieurs années. C’est le récit de toute communauté traditionnelle confrontée au changement involontaire et inévitable. Les spectateurs témoignent des conflits intergénérationnels et des individus qui veulent rompre avec des traditions contraignantes. « Même la mer ne tient plus ses promesses ». On y retrouve des empreintes féministes, environnementalistes et des revendications d’inclusivité. La pièce rappelle ce que vivent les communautés victimes des changements climatiques et met en évidence la folie de la vieillesse et du vieillissement dans un monde en transformation.

Comme le formule le metteur en scène, Philippe Soldevila, la pièce est « comme la vie ». De prime abord, elle évoque des histoires nostalgiques d’un passé traditionnel fuyant. Inspirée par la disparition progressive de la mer d’Aral en Asie centrale, elle raconte l’histoire d’un petit village de pêcheurs : les vieux contraignent les jeunes, les jeunes trouvent cela répugnant et un jour, la mer… n’est plus. La pièce est donc très prévisible, un peu comme la vie.

Beauchemin a inventé une culture traditionnelle générique pour la pièce, avec ses propres chants, rites et son propre vocabulaire. Quoique peu originale, l’histoire est certes belle et engageante. Toutefois, c’est la mise en scène et la qualité des comédiens qui démarquent l’expérience. En arrivant au théâtre, le plan de scène a l’air simpliste, marque d’un budget limité. Avec seulement six comédiens, la pièce compte le double de personnages. Les comédiens ont donc dû maîtriser l’art de basculer d’un personnage à un autre et de s’approprier la dynamique de la vie villageoise durant les cinq semaines qu’ils ont eues pour apprendre la pièce.

Cette dernière représentation était suivie d’une discussion ouverte entre la quarantaine de spectateurs et l’équipe de production. L’auteure a souligné la manière dont la pièce fait réagir les jeunes issus de l’immigration différemment, car ils connaissent l’affrontement entre tradition et changement.

Pour Quand la mer…, pièce à la fois contemporaine et traditionnelle, la saison est finie à Ottawa, mais l’écrivaine a annoncé pour la première fois, même aux comédiens, qu’elle réapparaitra bientôt à Sherbrooke et à Québec.

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