
Culture de la stigmatisation: Entre barrière idéologique et ouverture sociétale
George-Alexandre Savoie
Il ne faut pas se le cacher : les troubles de santé mentale font partie du quotidien de plusieurs, si bien qu’un Canadien sur cinq serait affecté par un ou des troubles au courant de sa vie, selon l’Association canadienne de la santé mentale (ACSM). Cependant, plusieurs étudiants de l’Université d’Ottawa (U d’O) vivent encore dans le brouillard de la stigmatisation. La Rotonde s’est penchée sur la réalité des étudiants qui vivent avec ce fardeau invisible.
Malgré les efforts de l’administration de l’Université, il reste toujours du pain sur la planche pour éliminer les préjugés faits à l’égard des personnes souffrant de troubles de santé mentale. Nathalie Freynet, étudiante au doctorat en psychologie clinique, tente coute que coute d’effacer les préjugés.
« Malgré les progrès qui ont été faits sur le campus, il y a encore place à amélioration », explique l’étudiante. Selon elle, ce serait le manque de discussion sur la santé mentale qui causerait des réticences à l’U d’O.
Cette dernière, avec de l’aide de ses collègues au doctorat, a décidé de mettre en place l’initiative 1/5, en référence aux chiffres de l’ACSM. Ce projet a pour but de non seulement démystifier la culture péjorative entourant la santé mentale, mais également de faciliter l’accès aux ressources pour les étudiants qui sont atteints de troubles de maladie mentale.
Cette culture de la stigmatisation de la santé mentale sur le campus, comme l’explique Mme Freynet, peut causer un sentiment de détresse ou d’impuissance chez les personnes atteintes de troubles.
Une étudiante de première année, qui a préféré rester sous le sceau de l’anonymat, témoigne d’ailleurs que les services disponibles sur le campus ne servent pas à accommoder les demandes des étudiants.
D’après l’une de ses expériences personnelles avec le Service d’appui au succès scolaire (SASS), elle confie avoir accumulé du stress additionnel à essayer d’avoir de l’aide pour obtenir du temps supplémentaire pour ses examens. « Les bons services ne devraient pas être si lents et ne devraient pas causer plus de stress et d’anxiété », déclare-t-elle.
Le plus gros défi quant à la stigmatisation faite à l’égard des personnes souffrant de problèmes de santé mentale, et ce, du point de vue des deux étudiantes, reste donc la viabilité de la connotation négative attachée aux troubles.
L’autostigmatisation, comme l’explique Nathalie Freynet, fait en sorte que « [l’]on internalise la stigmatisation et cela augmente l’impression d’être anormale ».
Pour l’instant, les services de l’Université tentent de faire leur possible pour subvenir aux besoins de personnes atteintes de troubles psychologiques. Cependant, alors que la santé mentale d’une personne sur cinq pourrait être affectée, est-ce que l’U d’O possède les ressources humaines nécessaires pour combler les besoins de sa population?