Par Mathilde Patry – Contributrice
Avez-vous déjà entendu parler de la coupe menstruelle, ou cup ? La première fois que j’en ai entendu parler, c’était lors d’un voyage avec des amies. L’une d’entre elles s’était acheté une coupe menstruelle six mois auparavant et ne jurait plus que par cela. Intriguée, j’ai décidé moi aussi de sauter le pas en faisant d’abord quelques recherches au sujet de cet objet soit-disant révolutionnaire. Après avoir passé de longues heures de cours sur Internet à lire des articles sur la cup, j’en ai aussi appris un peu plus sur les tampons et leur nocivité.
La cup est une alternative pratique, écologique et économique qui remplace le tampon, plein de produits chimiques. En effet, Gérard Lina, professeur et chef de service, a réalisé en juillet 2017 une étude en partenariat avec les Hospices civils de Lyon à propos des tampons. L’étude de l’expert en bactériologie indique que selon les marques, le dioxyde de chlore serait parfois utilisé dans la fabrication des tampons. Ce perturbateur endocrinien, c’est-à-dire une substance qui influence le fonctionnement des systèmes hormonaux, est utilisé pour blanchir la cellulose du tampon, qui est à l’origine marron. La présence de dioxyde de chlore augmenterait les risques d’endométriose, une pathologie pouvant découler en infertilité. Après avoir appris la nouvelle, je me suis intéressée de plus près à l’emballage d’un paquet de tampons : aucun composant chimique n’est indiqué, soit. J’ai donc entrepris des recherches en ligne qui se basaient sur des aspects financiers.
Ras le bol de devoir s’approvisionner plusieurs boîtes de tampons chaque mois ?
Selon une étude réalisée en 2014 par Canadian Menstruators (le même groupe qui avait réussi à récolter 75,000 signatures en ligne avec #NoTaxOnTampons en mai 2015), les femmes utiliseraient en moyenne 11 000 tampons au cours de leur vie. Chez Walmart, un tampon à l’unité vaut environ 21¢, ce qui fait un total de $1344 dépensés en l’espace de 15 ans dans des produits hygiéniques qui se retrouvent à la poubelle ! Mauvais pour la santé et chers, les tampons seraient-ils donc à bannir ?
Pourquoi ne pas essayer une autre alternative ?
Pour en savoir plus sur la coupe menstruelle, nous nous sommes rendues au Centre des femmes ainsi qu’au bureau du Service pour la santé sexuelle, les deux situés au Centre universitaire (UCU). À l’accueil, on retrouve toutes les informations nécessaires sous forme de dépliants. La cup est un petit réceptacle fait en silicone médical souple qui recueille le sang. Elle est sécurisée, végane et hypoallergénique. Grâce à des matériaux comme le silicone et à leur imperméabilité, la cup empêche la prolifération de bactéries, note Dr. Philipp M. Tierno, professeur de microbiologie à l’Université de New York et auteur du livre publié en 2001 The Secret Life of Germs. On la stérilise, on la met, on l’enlève, on la vide, et hop ! Très simple d’utilisation, elle peut être utilisée jusqu’à huit heures d’affilée et est parfaite pour les sportives, y compris les nageuses ! Et si on souhaite avoir des renseignements plus précis sur la cup, l’équipe de santé sexuelle de l’UCU nous propose de prendre rendez-vous avec un professionnel.
Encore en train de douter ? La cup se vend à $30 et peut être utilisée pendant 10 ans si on en prend soin ! Son coût annuel revient donc à $3. Il existe plusieurs tailles et plusieurs marques. Disponible en ligne, en magasin et même à la pharmacie de l’Université d’Ottawa, on n’a donc plus aucune raison de ne pas tester !