CULTURE
Catherine Dib | Chef de pupitre
La Rotonde a toujours eu son lot de mélomanes à portée de main pour commenter l’actualité musicale de leur plume ratoureuse. Malgré la bonne volonté de ces musicovores assidus au fil des années, il arrive qu’on se trompe, qu’on soit complètement à côté de la plaque. Quelques artistes subiront donc à nouveau une évaluation pour ce retour dans le temps.
U2 — Zooropa
Dans le mille
À son neuvième album, le groupe U2 surprend son public en sortant aussi rapidement ce disque, considéré le premier album « cyberpunk » de l’histoire. La Rotonde considère pour sa part que le tout est un bon album, offrant un mélange étonnant et innovateur pouvant combler autant les fans que les non-initiés.
Théodore Fontaine — La guerre et son amant
À côté de la plaque
Groupe de l’Outaouais, le style musical alliant folk, swing manouche et violon tzigane a peut-être contribué à garder les pieds bien ancrés dans l’underground. Le style indéfinissable entre la flûte à bec et le punk rock mentionné dans l’article de La Rotonde le restera sans doute.
Brasse-Camarade — Les étrangers
Dans le mille
Groupe ontarien de blues rock, Brasse-Camarade est l’un des groupes franco-ontariens les plus reconnus de l’histoire récente. La Rotonde couvrait souvent les spectacles dynamiques de Brasse-Camarade, ce dernier venant souvent faire un tour sur le campus ou aux alentours. Le groupe, qui était fort apprécié de son vivant, s’est dissout en 1999.
Billy Joel — River of Dreams
À côté de la plaque
La critique dans nos pages était implacable : l’album ne présente aucune évolution et est facilement oubliable. Toutefois, malgré ses imperfections, le disque a reçu plusieurs prix et est considéré par plusieurs comme les adieux de Billy Joel au monde de la musique pop.
Tous ces gens restés dans l’ombre ou à côté de la plaque
Vous pouvez le constater par vous-même, La Rotonde a présenté sa part d’artistes canadiens dans ses pages bigarrées. Alors que notre cher journal lui annonçait une brillante expansion vers de nouveaux cieux en 1998, le rock alternatif de Pluto s’est éteint en 1999, un an après la parution de l’article. Bien que La Rotonde ait toujours cherché à entretenir un intérêt pour la scène musicale locale, être trop optimisme, ce n’est parfois pas assez. Ainsi, Marie-Laure Béraud, ou encore The Monoxydes, ont rapidement dégonflé après que notre cher journal leur a annoncé un brillant avenir vers les étoiles.
Le culture junkie qu’est notre journal a aussi vécu des moments touchants. À l’occasion de son passage à Ottawa en 1998, Lhasa de Sela accorde une entrevue touchante à La Rotonde, déclarant que, bien qu’elle ne prévoie pas vivre vieille, elle espère toutefois rester créative et lucide : « Je ne veux pas devenir une vieille personne qui soit seulement gentille », mentionne-t-elle.