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Éditorial

D’autres chats à fouetter que de voter !

Rédaction
7 octobre 2019

Crédit visuel : Andrey Gosse – directeur artistique 

Par Emmanuelle Gingras – rédactrice en chef 

Éditorial

Plus que jamais, notre voix est importante, qu’y disent. Nous sommes la génération de demain, qu’y disent. Jeunesse, votez, qu’y disent. Si nous sommes si peu à voter, comment se fait-il que l’Université d’Ottawa (U d’O) ne nous laisse que si peu d’outils pour le faire ?

En entrevue avec La Rotonde au début du semestre, Jacques Frémont, recteur de l’U d’O, s’est adressé à la communauté étudiante en affirmant : « il y a des élec­tions qui s’en viennent. Vous êtes des citoyens. Exer­cez votre droit de vote. […] C’est impor­tant pour la démo­cra­tie, puis c’est impor­tant que la voix des jeunes se fasse entendre ». 

Juste avant, celui-ci mentionnait qu’il est important que les étudiant.e.s profitent de leur campus et des occasions qui leur sont données. Toutefois, où se trouvent les occasions de s’informer sur les élections fédérales sur le campus? Et ce, de façon accessible.

Art de mal encadrer

Il semble y avoir cette tendance de dire que plus que jamais, la voix de la jeunesse est importante. 

S’informer au niveau politique devrait être une responsabilité fondamentale de tout citoyen, mais ne soyons pas dupe; le faire est une initiative qui prend effort et temps, considérant toute la recherche de contexte qui se doit d’être faite. La période universitaire est connue comme l’une des plus occupée d’une vie, limitant le temps pour voter. Quand même, notre lieu de consécration ne nous donne presqu’aucun outil ou séance d’information concernant les élections fédérales.

La Rotonde a contacté Élection Canada, qui ont mentionné leurs mesures de sensibilisation à l’Université. Ceux-ci nous ont pointé l’Institut des finances publiques et de la démocratie (IFPD), organisme encadrant entre autres multiples activités servant de pont entre l’étudiant.e électeur et la politique. Leurs dernières activités remontent seulement à avril 2016 où ils avaient organisé une discussion avec Justin Trudeau concernant la jeunesse et leur engagement politique. 

Certaines initiatives informatives sont organisées par les groupes politiques de l’U d’O, dont les Jeunes libéraux de l’U d’O. Toutefois, Trevor Stewart, directeur du bilinguisme du groupe, affirme lui-même que ; « […] l’Université devrait avoir plus de mesures en place pour promouvoir le vote étudiant. L’Université devrait avoir des employé.e.s à temps partiel qui, lors de la saison électorale, encouragent les jeunes à voter ».

Il y a sinon l’accès au vote sur campus du 5 au 9 octobre au Complexe résidentiel, 90 University, à l’U d’O, initiative d’Élection Canada. Il y aussi une conférence concernant le résultat des élections intitulée « 2019 Election Results – What do they Mean for Canada and the World ? », ayant lieu après la date limite des élections ! Ces deux événements ne servent pas d’encadrement, ce qui devrait être la priorité.

Pardon ! Ne soyons pas trop pessimistes; le Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO) a partagé à La Rotonde qu’ils tenteront d’organiser, dernière minute, un débat avec les candidats d’Ottawa-Vanier avant les élections du 21 octobre. C’est encore à savoir si cela aura lieu…

À savoir les démarches concrètes de l’U d’O concernant l’enjeu; aucun suivi de leur part.

Il est quand même ironique que les jeunes du primaire et du secondaire au Canada aient plus d’encadrement et d’informations sur le vote avec l’initiative Vote étudiant. Pour ce qui en est de nous; « arrangez-vous ! ». Il n’y a pas dire; l’U d’O, promouvant la démocratie, n’ont proposé que très peu d’activités, pas de débat à date, pas de concours; presque rien. Si quoi que ce soit est organisé, tic toc, les élections se terminent dans deux semaines. Des démarches auraient dû être mises en place bien avant, considérant d’autant plus que la période d’examen de mi-session arrive à grand pas, facteur qui pourrait empêcher les universitaires de voter.

Effet cycle de vie

Il est aussi à considérer que ceux qui peuvent voter pour la première fois ou deuxième fois représentent encore un taux inférieur d’électeur comparativement aux autres groupes d’âge, si l’on se fie aux dernières élections de 2015. Il y aurait un phénomène récurrent appelé « l’effet cycle de vie » expliquant que les jeunes sont moins susceptibles de voter, mais que cela vient avec le temps. Toutefois, comme mentionné sur le site d’Élection Canada, ce serait de moins en moins le cas. Ce qui est des plus alarmant.

Les raisons varient entre le manque de temps des jeunes, leur transition vers la maturité plus lente que les générations précédentes, leurs désintérêt en général ou leurs groupes et contextes. Un consensus est toutefois fait chez les experts ; les jeunes ont moins de connaissances politiques, en plus d’une plus grande méfiance quant au système que par le passé. Considérant ces faits, l’U d’O devrait prendre toute les mesure pour semer l’intérêt de ses électeurs.

À l’Université, nous apprenons comment un jour contribue directement à la société de par notre voix. Toutefois, en « apprenant » à être des citoyens, comment se contenter de théoriser alors que nous avons la chance de faire une différence à l’instant ? Et surtout, considérant que des changements doivent être faits de façon pressante.

Ainsi, bien beau monsieur Frémont de nous encourager à voter, mais nous donner des opportunités accessibles pour nous informer devrait être une priorité.

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