Inscrire un terme

Retour
Actualités

Désinvestissement des combustibles fossiles : Des militants visent le Bureau des gouverneurs

Web-Rotonde
5 octobre 2014

Fossil– Par Frédérique Mazerolle –

Militant pour le désinvestissement des industries de carburants fossiles, Fossil Free, un organisme mondial, est actif à l’Université d’Ottawa (U d’O) depuis l’automne 2013. Les étudiants membres protestent pour que l’institution arrête d’investir dans l’industrie des carburants fossiles.

Un désinvestissement jugé nécessaire

Noémie Lavoie, étudiante de deuxième année en science environnementale, n’avait jamais entendu parler de Fossil Free avant cette année. Comme tous les autres bénévoles, elle a assisté à une réunion d’accueil à la fin de septembre.

« L’objectif premier pour cette année, c’est de demander à l’Université de se désinvestir des entreprises de carburants fossiles. Non seulement ces investissements ont des conséquences majeures sur l’environnement, mais l’argent qui est investi vient majoritairement de nos frais de scolarité », explique l’étudiante.

Pour soutenir sa plateforme, l’organisme a rédigé et publié en février dernier un rapport intitulé « Plaidoyer en faveur du désinvestissement des combustibles fossiles à l’Université d’Ottawa ». Dans ce rapport, on retrouve d’abord les revendications et objectifs de l’organisme, mais aussi une section explicative comportant les raisons économiques et morales pour lesquelles l’U d’O devrait se désinvestir de cette industrie.

« D’un point de vue financier, on commence à se demander de plus en plus si l’industrie du gaz et du pétrole en vaut vraiment la peine à long terme », rajoute Mme Lavoie.

Elle rappelle également qu’avec les recherches de plusieurs chercheurs à l’échelle mondiale, il fut constaté que la température globale, qui ne cesse d’augmenter, ne devrait pas augmenter de plus de 10 %, sans quoi il pourrait y avoir des conséquences majeures sur l’environnement, peu importe la région. Avec le recours à des ressources comme le gaz et le pétrole, ils disent que la crise écologique du climat s’en va vers un « point de non retour », mentionne l’étudiante en science environnementale.

Par contre, il ne faut pas délaisser la question morale, c’est-à-dire l’effet que l’utilisation des ressources de carburants fossiles a sur la société civile.

« L’Université encourage quelque chose qui est en train de détruire l’environnement », déclare Mme Lavoie. « Si [elle] voudrait se désinvestir, ce serait une occasion pour elle de rehausser sa réputation et de devenir un leader environnemental ».

 

« Notre cible, c’est le Bureau des gouverneurs »

Étant un organisme relativement nouveau sur le campus de l’U d’O, uOttawa sans fossiles vise certains regroupements pour augmenter sa visibilité et sensibiliser la population étudiante comme celle administrative.

 

Une pétition comportant près de 500 signatures est en train de circuler, avec l’espoir d’interpeler le Bureau des gouverneurs de l’U d’O. Dans cette pétition, uOttawa sans fossiles demande à l’Université de non seulement reconsidérer ses investissements, mais également de complètement coupé les liens avec des compagnies telles que Kinder Morgen, Inc., Enbridge Inc., et TransCanada Corporation.

 

« Notre cible, c’est le Bureau des gouverneurs. On essaye de les rejoindre, de se faire entendre et de faire sentir notre présence », rajoute Mme Lavoie.

Même si l’Université ne s’est pas encore prononcée sur la question du désinvestissement, une rumeur circulant lors d’une réunion de l’organisme stipulerait que le recteur de l’Université serait intéressé à participer à une campagne de désinvestissement. Aucun commentaire en provenance de l’U d’O n’a été fait sur ces propos.

 

En fin de compte, Mme Lavoie croit que si l’U d’O veut nécessairement garder son statut d’établissement durable, il faudrait qu’elle fasse des compromis. Selon un classement publié en 2013, l’U d’O serait la 14e université au monde et la deuxième au Canada en matière de durabilité.

 

« Si l’Université croit vraiment en les droits de la personne et la durabilité, elle devrait mettre le désinvestissement dans sa liste d’objectifs à atteindre ».

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire