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Arts et culture

Dix raisons de visiter l’Acadie

Rédaction
15 août 2018

Par: Gabrielle Lemire, journaliste

L’été bat son plein et certains cherchent à s’évader pour prendre des vacances. Dans mon cas, je souhaitais décrocher du quotidien pour aller explorer un peu notre beau pays. En mettant le cap sur la péninsule acadienne et ses 500 000 habitants, j’ai vécu une semaine superbe dans l’une des communautés francophones les plus vibrantes du Canada.

 

  • Pour décrocher d’un rythme de vie effréné

Ce n’est pas un mythe, les gens des provinces maritimes ont tendance à vivre à un rythme moins rapide que celui des habitants des grandes villes. Justement, l’expression canadienne-française « une heure plus tard dans les maritimes » allie ce phénomène et celui des fuseaux horaires, le Nouveau-Brunswick réglant son heure bel et bien une heure plus tard que dans les provinces du centre. Dommage que l’expression soit utilisée pour se moquer des gens des Maritimes, puisqu’il ne faut pas mêler retard et mode de vie zen. J’ai tout de suite senti cet apaisement lorsque je me suis rendue au centre touristique de Caraquet, où une baie vitrée donne sur la Baie des Chaleurs. Les employées du Centre y accueillent chaleureusement et sans empressement tous les visiteurs. Mieux qu’une visite au Spa Nordik!

 

  • Pour être témoin du phénomène du « Up n’ Down » à Tracadie-Sheila

Si vous avez la chance de passer à Tracadie-Sheila par un beau dimanche soir, vous serez témoins d’un phénomène du Up n’Down. Cette activité typiquement tracadille consiste à descendre en voiture la rue principale et de refaire le parcours en sens inverse. Ce manège est ensuite répété de nombreuses fois, si bien que lorsqu’on se stationne face à la rue principale, il est commun de voir la même voiture repasser une vingtaine de fois. Les acadiens que j’ai rencontrés en rient tout en avouant prendre part à la tradition s’ils en ont la chance. Baptisé en l’honneur de ce phénomène, le restobar Up n’Down, d’où on peut observer les voitures passer, offre le meilleur karaoké de la région.

 

  • Pour se rafraîchir avec le vent maritime pendant les canicules acablantes du centre du Canada

Eh oui, en plus de prendre leur temps, les acadiens profitent d’un printemps jusqu’au début du mois de juillet, où les températures finissent par atteindre les 25 à 30 degrés celsius. La brise marine garde les idées (et la pêche du jour) au frais sur les quais de la péninsule jusque dans les terres intérieures. Toutefois, les hivers y sont longs et rigoureux et 6% des travailleurs y sont saisonniers, dépendant de l’assurance-chômage durant les mois froids de l’année.

 

  • Pour en apprendre plus sur l’histoire du peuple acadien en visitant le village acadien et le musée acadien de Caraquet

Au XVIIIe siècle, les Acadiens (originalement colons français), sont neutres, et se retrouvent sans cesse entre les Français et les Britanniques qui érigent tour à tour des forts dans la région. En 1755, dû à leur refus de porter allégeance à la Couronne britannique, l’officier britannique Charles Lawrence donne l’ordre de la déportation. Ce sont 10 000 Acadiens qui ont été déportés dans des colonies anglaises, au Québec et dans les Caraïbes. Des milliers de familles sont séparées, comme l’indique le poème Évangéline, fruit du regard de l’Américain Henry Wadsworth Longfellow sur la déportation, poème qui devient un récit phare pour les Acadiens. Pour savoir comment les gens vivaient à l’époque, rendez-vous au Village acadien de Caraquet, où une quarantaine d’interprètes en habits d’époque vous racontent le XVIIIe, XIXe et XXe siècle en Acadie.

 

  • Pour Voir Miscou et mourir

L’île Miscou est bien connue pour son phare de 4 étages érigé en 1856 aux limites de la péninsule acadienne comme une cyprine à la proue d”un navire. Situé littéralement loin de tout, la vue sur l’océan atlantique y est imprenable. Rendez-vous au phare pour le festival Voir Miscou et mourir, une initiative de l’artiste Sandra LeCouteur. Les 800 habitants de Miscou, qui ne peuvent accéder à la province par un pont que depuis 1996, sont surtout pêcheurs de morue, de crevettes et de homard. La flore est aussi bien particulière sur l’île marécageuse, où l’on retrouve cachées dans la tourbe trois espèces différentes de plantes carnivores!

 

  • Pour manger des fruits de mer, les pieds dans le sable avec vue sur mer à la Terrasse à Steve

C’est bien connu, se rendre dans les Maritimes sans manger de fruits de mer serait d’oublier un pan important de la culture locale. Au restaurant La Terrasse à Steve, situé à l’entrée de l’île Miscou, on mange les pieds directement dans le sable à quelques mètres des bateaux qui rentrent à la marina pour décharger leurs trouvailles marines. Des inscriptions au marqueur permanent témoignent des milliers de visiteurs qui déboursent des sommes considérables pour les fruits de mer qui y sont servis. (15$ pour un petit sandwich au homard)

 

  • Pour vivre une expérience vintage en allant au Cinéparc Satellite

En présentant deux films en français seulement chaque soir, le Cinéparc Satellite attire les habitants des environs de Paquetville. On doit dire que c’est moins de 20% de sa population qui parle l’anglais. 15$ par voiture et pour quelques centimes de plus, vous offrirez un pourboire à un des laveurs de pare-brise qui vous permettra de bien voir l’écran géant. Le prochain film qui y sera présenté en vedette est le long métrage américain TAG.

 

  • Pour sillonner les nombreuses rivières en kayak ou s’aventurer en mer à bord d’un bateau de pêcheur

Les rivières Pokemouche, Tracadie et celle de Miramichi feront des heureux parmi les adeptes de l’aviron. L’eau y est claire et très fraîche en début d’été, mais elle semble se réchauffer à partir du début-juillet. Certains pêcheurs aimables pour rapporter du maquereau, de la truite ou des thons dépassant les 1 000 kilogrammes.

 

  • Pour s’étonner de se retrouver dans un oasis 100% francophone

Durant mon séjour, j’ai eu le plaisir d’être servie en français partout où j’allais, tout en suscitant des compliments typiquement acadiens, du style: « T’es bien vaillante ». Quel plaisir d’allier nos accents respectifs sans aucune trace d’insécurité linguistique.

 

  • Pour rencontrer des gens fiers de leur culture qui prennent le temps d’accueillir quiconque croise leur passage.

Somme toutes, peu importe notre bagage, on se sent comme chez nous dans la péninsule acadienne. Partout sur mon passage, les habitants se sont intéressés à moi tout en sautant sur l’occasion pour me raconter la joie de vivre de l’Acadie, pour m’expliquer la signification d’un mot ou d’une tranche de la culture populaire locale.

 

À la revoyure, chère Acadie!

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