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Sports et bien-être

Dossier Sexe : Mythes ou réalités?

Web-Rotonde
11 février 2013

– Par Léa Papineau Robichaud – 

Est-ce que le sport augmente la libido? Est-ce que l’abstinence avant une compétition aide aux performances? En cette semaine dédiée au couple et à l’amour, La Rotonde a décidé de démystifier ces questions avec certains membres des Gee-Gees.

Le sport est-il un stimulant très efficace?

Ce n’est pas rare d’entendre dire que le sport et le sexe font bon ménage. Il suffit de penser aux Jeux olympiques. Lors d’un sondage fait auprès d’athlètes olympiques américains, il semblerait que 70 à 75 % d’entre eux auraient des relations sexuelles pendant les Olympiques, selon ce que rapport TVA nouvelles. Cent mille condoms avaient d’ailleurs été distribués dans le village olympique. Est-il vrai que le sport ferait augmenter la libido?

Les recherches à ce sujet se multiplient et se contredisent. Selon le footballeur du Gris et Grenat, Simon Le Marquand, il est clair que le sport augmente la libido: « Ton corps est toujours actif, toujours sur l’adrénaline et plein d’énergie, donc le corps est en meilleure santé mentalement et physiquement. » Différentes hypothèses circulent dans le monde des spécialistes. L’une d’entre elles affirme qu’il est vrai que le sport peut faire augmenter la libido. La raison principale serait que le sport fait augmenter la sécrétion de testostérone, l’hormone la plus impliquée dans le désir sexuel et qui régit la libido masculine. Une autre raison serait que les athlètes ont une meilleure apparence, selon Élysa, un site internet de l’Université du Québec à Montréal qui se dédie à toutes sortes de questions par rapport à la sexualité humaine. Sur le site web, on peut lire que «  le sport améliore généralement l’apparence et il y a là un double effet: séduction plus aisée et fréquente, et confiance en soi sur ce plan, ce qui favorise à son tour l’expression du désir et l’acceptation du désir de l’autre.

Même s’il est vrai que le sport peut améliorer les relations sexuelles, Élysa rappelle que ce n’est pas toujours le cas. Un Gee-Gee est d’ailleurs de cet avis: « Je crois qu’on est au même niveau que les gens qui ne font pas de sport, par exemple. » La docteure Sylvie Péloquin, qui pratique en milieu familiale à Magog au Québec, a souligné par contre que trop de sport ce n’est pas toujours bon : « Le sport permet de débrancher notre cerveau et d’écouter plus notre corps. Pratiqué avec modération, le sport augmente la libido. Trop de sport épuise l’énergie ce qui est contre-productif pour le sexe. » Faire trop de sport (pratiquer pendant plus de trois heures) peut donc nuire à la libido. Ce serait le cas des cyclistes du Tour de France. En fait, ceux qui font de l’exercice tout le temps seraient moins fertiles. De plus, certains croient que s’être entraîné avec intensité pendant plus de deux heures peut enlever le goût de passer à l’acte le soir même.

En conclusion, le sport augmente la libido, mais il faut le pratiquer avec modération.

Pas de sexe avant un match

Pratiquer l’abstinence avant un match ou une compétition a longtemps été une croyance importante pour plusieurs athlètes. Cette pratique rendrait supposément plus agressif. C’est ce que souligne Dr Péloquin : « Je sais que l’abstinence rend l’homme plus agressif donc possiblement plus combattif et compétitif. » Elle avoue par contre ne pas savoir si cela se produit aussi chez les femmes. De nos jours, plusieurs y croient toujours, mais ils sont de plus en plus nombreux à croire le contraire. C’est le cas d’un Gee-Gee qui est d’avis que le faire le matin d’un match a une influence positive sur les performances athlétiques. D’ailleurs, une hypothèse circule dans le monde scientifique que l’acte sexuel avant un match pourrait agir comme un produit dopant naturel, puisqu’il entraînerait une production accrue de testostérone.

Malgré tout, une étude menée par Dr Goossens et publiée en Belgique et commanditée par une marque de préservatif, prouve que des athlètes qui favorisent l’abstinence avant un match atteindraient leur fréquence cardiaque maximale plus rapidement et produiraient plus d’acide lactique, à l’effort. De plus, cette étude en est venue à la conclusion qu’il n’y aurait pas de corrélation à faire entre l’acte sexuel et la production de testostérone. « Une étude a montré que le niveau de testostérone tend à évoluer à l’inverse de celui de la cortisol, l’hormone du stress. Il semble donc que tout moyen pour se relaxer soit favorable pour cultiver une “bonne” agressivité », décrit, dans Le Figaro, le Pr Philippe Bouchard, endocrinologue à l’hôpital Saint-Antoine à Paris.

« Il y a beaucoup de gens qui disent qu’il faut s’abstenir avant un match. J’y ai moi-même cru longtemps. Mon oncle me laissait souvent savoir avant un match de rester calme de ce côté », avoue Simon Le Marquand. Ce dernier croit plutôt que c’est une question psychologique. « Je connais beaucoup de gens qui pratiquent l’abstinence avant un match, mais selon moi ça joue beaucoup plus du côté mental que d’autre chose. Ça fait partie de leur routine d’avant-match. » Pour une des athlètes ottaviennes, qui a préféré garder l’anonymat, ce n’est pas question de routine d’avant match, c’est plutôt que ses performances risqueraient d’être moins bonnes en passant à l’acte la veille d’un match: « Ça tue mes jambes avant une joute, donc je ne trouve pas ça bon. »

En conclusion, puisque les recherches ne sont toujours pas claires sur la question, la décision de faire ou non une partie de jambes en l’air la veille d’un match revient à l’athlète. « Pour certains athlètes stressés, le sexe peut avoir des vertus relaxantes. Pour d’autres, leur principal besoin est de récupérer la veille de l’épreuve avec une bonne nuit de sommeil. L’idéal, c’est de trouver ce qui fait du bien et de s’y tenir », conclut Ian Shrier, professeur en médecine à l’Université McGill dans Le Figaro.

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