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Sports et bien-être

Entretien avec Jean Harvey : Quand sport rime avec monde

Web-Rotonde
4 mars 2013

– Par Léa Papineau-Robichaud – 

Le monde du sport n’a jamais aussi bien porté son nom qu’à notre époque. En effet, la mondialisation du sport est de plus en plus remarquée. La Rotonde s’est entretenue avec Jean Harvey, professeur à l’École des sciences de l’activité physique de l’Université d’Ottawa et directeur du Centre de recherche sur le sport dans la société canadienne, afin d’en apprendre plus sur le phénomène.

D’abord, qu’est-ce que la mondialisation en général? Selon le Larousse, c’est le fait de donner à quelque chose « […] une extension qui intéresse le monde entier. » Selon M. Harvey, la mondialisation du sport serait « […] la réalisation d’une économie du sport qui est de plus en plus mondialisée […], [et] l’universalisation des pratiques sportives qui sont essentiellement une création des pays occidentaux. » Le phénomène se manifeste sous différents processus, les processus culturels, politiques, économiques et sociaux.

1984: Les premiers Jeux commerciaux

La mondialisation du sport a commencée il y a de cela une vingtaine d’années, alors que les propriétaires et les gestionnaires sportifs ont mis sur pied des stratégies mondialisées qui avaient pour objectif principal de réaliser des profits importants. « Sur le plan commercial, c’est à partir des Jeux de Los Angeles en 1984, qu’on a commencé à inviter des entreprises à commanditer les Jeux. Ça a été les premiers Jeux qu’on a appelés commerciaux », explique le professeur en science de l’activité physique. La mondialisation a aussi été accrue par l’arrivée de nouvelles technologies de l’information et des télécommunications. De plus, des sommes astronomiques sont dépensées, dans différents pays, pour former des athlètes performants. Ces transformations importantes ont complètement changé la donne. « Il y a tout un programme de commandites du comité international olympique qui fait que c’est toute une industrie maintenant. Le mouvement olympique ce n’est plus un mouvement culturel, c’est une industrie », affirme M. Harvey.

« Le sport comme instrument »

« Il y a des grands mouvements sociaux qui utilisent le sport comme instrument pour mettre de l’avant leurs revendications. Par exemple, lors des Jeux de Pékin, on a vu, lors du périple de la flamme olympique, qu’il y avait des manifestations contre l’occupation du Tibet par la Chine », démontre M. Harvey. Certaines organisations feraient donc passer des messages à l’aide du sport. Cela dit, le sport n’est pas toujours d’une grande aide. « Parfois, il contribue à l’amélioration des choses, parfois, au contraire, à l’exacerbation des choses. Le sport finalement, c’est un domaine où la mondialisation se manifeste de différentes façons. »

Ces changements dans les différents secteurs d’exploitation du sport sont-ils nocifs pour celui-ci? Jean Harvey n’en est pas certain. « Il y a des points positifs, parce que dans un certain sens ça fait la promotion de la pratique des activités sportives, quoique la diversité culturelle sportive disparaît aussi dans le sens où ce sont les sports olympiques qui prennent le haut du pavé aux dépens des sports locaux, donc la diversité culturelle sportive en prend un coup », conclu-t-il.

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