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Entrevue : Rovinescu, le chancelier qui aimerait « influencer la direction »

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8 février 2016

– Yasmine Mehdi et Clémence Labasse – 

Vendredi 5 février, des gens en toges pénètrent dans le hall Huguette Labelle, alors que résonne le son des cuivres. Certains s’assoient aux premiers rangs, tandis que les invités les plus distingués prennent place sur des trônes. L’hymne national retentit dans la salle et la foule se lève solennellement. Réunion maçonnique? Jubilé d’argent d’un monarque oublié? Pas tout à fait. Il s’agissait simplement de l’intronisation de Calin Rovinescu en tant que nouveau chancelier de l’Université d’Ottawa (U d’O).

Une fois la cérémonie terminée, La Rotonde a eu l’occasion de rencontrer l’homme d’affaires qui espère enfin pouvoir aider à « modeler les esprits » de notre génération.

La Rotonde : Quelle a été votre réaction lorsque l’on vous a proposé le poste de chancelier?

Calin Rovinescu : J’ai été très surpris. […] En tant que PDG d’Air Canada, je suis très occupé par de nombreuses responsabilités au sein de divers conseils d’administration notamment. J’ai dit à Allan de me laisser le temps de réfléchir pour voir comment je pourrais arranger mon horaire. Après une conversation avec Huguette Labelle, j’ai compris que l’on peut modeler ce rôle selon notre personnalité, et pour moi c’est très important. J’ai finalement accepté en novembre, mais ça m’a pris un mois pour y réfléchir.

Allan Rock : On a envoyé des fleurs et du chocolat chaque semaine. (rires)

LR : Votre prédécesseure, Michaëlle Jean, est une grande dame de la francophonie. Comment voyez-vous votre rôle après elle? Il est de notoriété publique que les politiques de bilinguisme de votre compagnie, Air Canada, ont souvent été critiquées par le Commissaire aux langues officielles…

CR : On va continuer avec les initiatives que madame Jean a démarrées. Quand on a quelqu’un comme elle avant nous pour identifier des priorités, il est nécessaire de se les réattribuer dans mon mandat et de les continuer. Et sinon, Air Canada est probablement une des compagnies les plus bilingues au pays. Il existe un débat, certes, mais celui-ci n’a rien à voir avec l’Université.

LR : Comment allez-vous aborder le poste de chancelier dans une Université, comparativement à votre poste dans une compagnie privée?

CR : C’est très différent. Dans le secteur privé, le PDG et son comité de gestion ont la discrétion totale dans la direction. Ici, c’est un processus de consultation. On a le Sénat et le Bureau des gouverneurs. Ceci étant, si j’ai l’occasion d’influencer la direction, de mettre mes opinions dans la stratégie de l’Université, ça serait une contribution intéressante. J’aimerais que certaines des choses que j’ai soulevées dans mon discours sur l’innovation, l’excellence et la mondialisation soient des priorités pour l’U d’O.

LR : Certains organismes comme l’APUO ou le RÉFO ont souligné l’aspect corporatif qu’apporte votre nomination au poste de chancelier, poste qui est traditionnellement occupé par des personnalités publiques. Que répondez-vous à cela?

CR : Tout le monde peut avoir des opinions, mais il ne faut pas se cacher que le monde change. Les gens qui ont le plus de succès sont ceux qui vont être capables de faire face au changement avec courage. Je ne pense pas que toujours faire les choses de la même manière soit nécessairement une bonne recette pour l’avenir.

 

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