– Par Myriam Bourdeau-Potvin –
La deuxième édition du festival de la Nuit folle s’est déroulée le 24 octobre dernier sur la rue Laval. Au menu : un retour dans le temps de la prohibition, de la contrebande et des bandits de la trempe d’Al Capone et des cabarets de Charleston.
La programmation était bien remplie grâce à la participation de restaurants et bars dispersés entre la rue Portage et Montcalm. Les participants ont été invités à revêtir leurs habits d’époque pour redonner aux quartiers ses airs du temps. Un ancien modèle de tramway se promenait dans les rues et embarquait gratuitement ceux curieux d’en savoir plus sur l’histoire des bâtiments qui les entourent quotidiennement. Avec Vision Centre-Ville comme partenaire, pour qui « la revitalisation des artères commerciales doit se faire dans l’harmonisation des milieux humains, naturels et commerciaux », la fête s’annonçait déjà intéressante.
Les Brasseurs du temps, le plus éloigné des participants mais non le moindre, sont eux-mêmes localisés dans un bâtiment datant de 1813. Ils offraient une soirée jazz style cabaret, avec en vedette Misses Satchmo. À l’heure du souper, le resto était déjà rempli et il était impossible de se trouver une place.
Une petite visite dans le musée en colimaçon s’imposait donc, histoire de se remettre dans le bain. La mémoire nous revient ainsi : la prohibition de l’alcool, acceptée en grande majorité dans les provinces du Canada en 1916, subit une défaite lamentable au Québec. Avec un vote de 81.2% refusant ladite loi, pas étonnant qu’elle n’ait été appliquée qu’un très court laps de temps dans la belle province. Évidemment, les Ontariens n’avaient qu’à traverser le pont pour retrouver la chaleur de leur poison dans le quartier qui a alors pris le surnom de « Petit Chicago ».
Parlant du loup, le P’tit Chicago participait aussi à l’événement; MichèleO nous offrait de la musique folk un peu country. Il y avait peu de gens présents dans la salle et elle a avoué à ses quelques spectateurs qu’elle « s’inquiétait de ne pas avoir de public ce soir », avant de lancer candidement « ne pas avoir été mise au courant du thème de la soirée ». Le public s’est attendrie de sa voix un peu nasarde de poupée triste.
Également sur la rue Portage, le café Show offrait l’entrée libre à tous les improvisateurs amateurs de la région. Toute la soirée était dédiée à l’impro-théâtre.
C’est dans le carré exclusivement piétonnier de la rue Laval, que la fête s’est concrétisée. Des animateurs de rue, entre autres un accordéoniste, un Dj, un photographe d’époque et des distributeurs de pop-corn gratuit se partageaient l’espace. Le lounge urbain Ou…Quoi! était bondé et le Dj Xavier Caféine ajoutait une ambiance électrisante. Du côté du 4 jeudis, tous les « flappers » se sont concentrés devant la petite scène improvisée de Zookamoofoo, un swing band qui en a fait danser plus d’un.
Le clou du spectacle reste le Blue Mushroom Sirkus Psyshow, un freak show digne des années vingt, en spectacle jusqu’au 27 octobre, à coup de deux représentations par soir. L’homme fort, la mystérieuse danseuse de flamenco, l’avaleur d’épée et Miss Bonbon Bombay la séduisante et dangereuse animatrice nous en ont mis plein la vue!
Marie-Ève Gratton, membre du comité organisateur, s’est dite heureuse de la deuxième édition de la nuit folle : « On a observé le double des participants costumés et tous les lieux de diffusion étaient remplis, même un mercredi soir. Voici une belle preuve que le festival fonctionne et il sera de retour l’année prochaine! »