Frais de scolarité : Les étudiant.e.s se mobilisent contre les hausses continuelles
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Par Nicolas Hubert
Sans surprise, dans son dernier rapport, Statistique Canada a fait part de la poursuite de l’augmentation des frais de scolarité sur l’ensemble du pays. Alors que les étudiant.e.s ontarien.ne.s continuent de payer les frais les plus élevés au pays, la Fédération canadienne des Étudiantes et Étudiants (FCÉÉ) a appelé à une journée de mobilisation nationale le 2 novembre prochain.
Les étudiant.e.s ontarien.ne.s payent (encore) les droits les plus élevés
Dans un rapport publié le 7 septembre dernier, Statistique Canada a annoncé qu’en 2016, les droits de scolarité des universités canadiennes avaient augmenté d’en moyenne 2,8 % au 1er cycle (6 373 $) et de 2,5 % aux cycles supérieurs (6 703 $). Avec une moyenne provinciale de 8 114 $ pour le 1er cycle et de 9 416 $ pour les 2e et 3e cycles, les étudiant.e.s ontarien.ne.s continuent de payer les droits de scolarité les plus élevés au Canada.
Alors que l’Ontario demeure la province la plus touchée par cette nouvelle hausse, rappelons les propos tenus par le nouveau recteur de l’Université d’Ottawa (U d’O) lors de son discours de présentation, le 4 décembre dernier. Jacques Frémont avait alors souligné la nécessité d’« être extrêmement sensible à la situation des étudiants, mais aussi à celle des établissements ».
La Rotonde a demandé à l’administration de l’Université si elle prévoyait établir une politique particulière à ce sujet. Par l’intermédiaire de sa chargée de communication, Isabelle Mailloux-Pulkinghorn, l’U d’O a fait savoir qu’elle avait pris connaissance des derniers travaux de Statistique Canada et qu’elle allait travailler avec le gouvernement ontarien afin de revoir la formule de financement de l’éducation postsecondaire.
« La proportion des revenus provenant des subventions est à la baisse » depuis 2006, explique Mme Mailloux-Pulkinghorn en précisant que, cette année, elle passe pour la première fois sous la barre des 50 %. En conformité avec le cadre de référence provincial, l’U d’O a par conséquent augmenté de 3 % ses droits de scolarité en 2016. L’administration de l’Université a également souligné qu’elle doit évaluer ses priorités en vue du prochain cycle budgétaire.
« L’éducation est un droit »
Revendiquant l’accès gratuit et universel à l’enseignement supérieur et à la formation professionnelle, la Fédération canadienne des étudiantes et des étudiants (FCÉÉ) appelle à une journée de mobilisation nationale le 2 novembre prochain afin de protester contre l’augmentation continue des droits de scolarité depuis les 25 dernières années.
« On en a assez des hausses des frais de scolarité causée par un sous-financement chronique du secteur postsecondaire depuis les années 1990 », explique Anne-Marie Roy, vice-présidente de la FCÉÉ. « L’éducation est un droit, et il est possible d’avoir un système d’éducation postsecondaire universel, juste et public au Canada », poursuit-elle tout en déplorant que, en refusant d’investir dans l’éducation, le gouvernement ne fasse pas de l’avenir des jeunes Canadiennes et Canadiens une de ses priorités politiques.
Forte du soutien de plusieurs autres organisations, dont l’Association canadienne des professeures et professeurs universitaires (ACPPU), la FCÉÉ souhaite mobiliser les étudiant.e.s canadien.ne.s au-delà du 2 novembre et continuer à « faire pression auprès des gouvernements provinciaux et du gouvernement fédéral ».