Inscrire un terme

Retour
Actualités

Francophonie en Ontario : Des États généraux à la grandeur de l’Ontario

14 octobre 2013

– Par Vincent Rioux –

La RÉFO, l’AFO et la FESFO s’allient pour mener la plus grande consultation sur l’éducation supérieure en français que l’Ontario ait connue.

« L’assimilation, oui elle se vit sur les campus bilingues. [Outre] l’affichage sur le campus à l’U d’O, est-ce qu’on entend parler le français sur le campus? Pas vraiment. » – Alain Dupuis, coordonateur général de la RÉFO

Le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), en partenariat avec l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) et la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO), lance, cet automne, les États généraux sur le postsecondaire en Ontario français. La coalition franco-ontarienne tiendra des consultations dans toutes les régions de l’Ontario sur l’avenir de l’éducation supérieure en français.

« On va chercher le pouls de la communauté [francophone] parce que le gouvernement n’est pas prêt à aller [la] consulter », déplore le coordonateur général de la RÉFO, Alain Dupuis. Les six consultations (Timmins, Sudbury, Toronto, Windsor, Thunder Bay et Ottawa) seront suivi d’un sommet provincial en hiver 2014 qui aura lieu à Toronto, les 22 et 23 février. De ce processus émanera un « plan d’action avec des recommandations claires » à l’égard de l’éducation supérieure en français.

« Est-ce que le modèle qu’on connait présentement, soit celui des universités [ontariennes] bilingues où les francophones sont minoritaires sur ces huit campus, nous représente bien? Est-ce un modèle durable qui répond aux besoins des francophones? […] Est-ce que nous devons encore laisser la majorité anglophone décider quels programmes on peut, ou ne peut pas, offrir en français? » Voilà des questions que les francophones de l’Ontario pourront débattre au cours de prochains mois.

 

L’autonomie pour combattre l’assimilation

Le besoin d’autonomie est criant selon la RÉFO. Malgré que la communauté franco-ontarienne compte le plus de francophones hors Québec en Amérique du Nord, cette minorité culturelle n’a toujours pas d’institution universitaire qui la représente convenablement, selon l’association étudiante.

Le RÉFO prône l’autonomie et croit que les Franco-Ontariens et les Franco-Ontariennes ont besoin de « gouvernance francophone par, et pour, les francophones ». « Quand on regarde l’Université d’Ottawa (U d’O), qui a une proportion francophone d’à peine 30 %, la priorité de l’administration est d’abord de répondre aux besoins de la majorité qui est représentée par [une proportion] de 70 % d’anglophones », se désole M. Dupuis.

Selon lui, ce déséquilibre linguistique, qui est présent dans toutes les universités bilingues de la province, est directement lié à l’assimilation des francophones de l’Ontario. « L’assimilation, oui elle se vit sur les campus bilingues. [Outre] l’affichage sur le campus à l’U d’O, est-ce qu’on entend parler le français sur le campus? Pas vraiment. Est-ce qu’on a des activités qui se passent uniquement en français? Très rarement. Je ne suis pas en train de minimiser les efforts de [quiconque œuvre en français sur le campus]. […] Ça prend des espaces qui sont les nôtres, où le français est la langue dominante », propose l’ancien étudiant en communication de l’U d’O.

« À chaque recensement, on voit les taux d’assimilation [chez les Franco-Ontariens]. Je pense que ça, c’est extrêmement inquiétant pour la prochaine génération », pense M. Dupuis. Il identifie aussi comme facteurs d’assimilation le fait que les francophones soient dispersés en Ontario et le fait qu’ils manquent de médias pour les représenter.

« Malheureusement, en tant que minorité, on est noyé dans un espace qui ne partage pas notre langue. On est constamment forcé à faire un choix : est-ce que je m’adresse en anglais ou en français à la personne devant moi parce que je ne connais pas sa langue. Il y a une fatigue qui se créée chez les individus. Revendiquer, à chaque fois qu’on ouvre notre bouche, est-ce que ça vaut la peine? Je ne peux pas blâmer les francophones s’il y a une perte linguistique », soupire M. Dupuis.

Enfin, le leader étudiant croit que la communauté franco-ontarienne doit aller de l’avant avec « un projet concret » afin qu’elle puisse se donner « des institutions qui sont les leurs et qui valorisent leur culture distincte ».

Selon Benjamin Vachet, responsable aux communications de l’AFO, le rôle de son organisation est d’épauler la RÉFO et de l’aider au niveau logistique. Le principal responsable de cette initiative est le RÉFO.

 

Inscription

Les consultations se tiendront à Timmins le 19 octobre, à Sudbury le 2 novembre, à Toronto le 9 novembre, à Windsor le 16 novembre, à Thunder Bay le 22 novembre et finalement à Ottawa le 30 novembre. Ceux et celles qui désirent participer aux États généraux doivent s’inscrire en visitant le site www.etatsgeneraux.ca. À noter qu’il y aura possibilité de participer aux assemblées de Timmins et de Thunder Bay via vidéoconférence.

Jusqu’à présent, près d’une centaine de personnes sont inscrites aux États généraux. L’objectif de la RÉFO est d’avoir une participation qui oscille entre 700 et 1000 personnes.

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire

Rejoins l'infolettre de la rotonde

Journal francophone indépendant de l'Université d'Ottawa depuis 1932