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Opinions

La Gratuiterie : bien plus que des vêtements gratuits

Culture
28 janvier 2020

Crédit visuel : Jonathan Rausseo

Par Clémence Roy-Darisse – Cheffe du pupitre Arts et culture 

Située au 100 Thomas More, la Gratuiterie est un magasin où tou.te.s peuvent se procurer des vêtements et des objets, gratuitement. Jonathan Rausseo (JR), pilier du développement durable, partage les contributions environnementales de l’organisme.

 

La Rotonde (LR): Pourquoi la Gratuiterie fonctionne si bien, selon vous ? 

JR : Lorsque qu’on parle de la Gratuiterie, la raison pour laquelle je pense que c’est un succès c’est parce qu’on rend ça facile et pas négatif. […] On veut faire un projet pour amener des gratuiteries partout dans la ville . […]

Ce qu’on a ici c’est fantastique, mais c’est petit comparativement à la quantité de déchets qu’on produit. On a commencé à en parler aux conseillers pour dire qu’on en voudrait une dans chaque circonscription. On peut facilement ajouter ça aux centres communautaires et agrandir tranquillement.

LR : Est-ce qu’on pourrait faire ça avec autre chose que des vêtements ?

JR : Oui, on fait seulement des vêtements parce qu’on a seulement l’espace pour ça, mais on a un différent programme avec des meubles. On peut aussi juste prêter, [par exemple] des aspirateur.

LR : Recevez-vous le commentaire que ça fait perdre de l’argent une idée comme ça ? Que ça ralentit la croissance économique ? 

JR : On peut le dire mais c’est pas vrai. 

LR : Non ? Ça fait gagner de l’argent ? 

JR : Oui. […] L’espace est donné gratuitement par l’Université, l’électricité, l’énergie, etc. On a deux coordonnatrices qui travaillent là, alors ça c’est des vrais coûts. Ce qu’on sauve : on enlève les déchets du campus sans payer pour ça. Parce que toutes ces choses-là c’est des déchets […], elles doivent être manipulées, […] envoyées quelque part. […]

Ce qui coûte beaucoup plus d’argent c’est la main d’oeuvre [qui traitent les déchets], mais avec la Gratuiterie, c’est pas aussi cher, on manipule les objets mais avec les bénévoles. […]

Un étudiant ou une étudiante peut venir chercher des jeans […], il n’a pas besoin de payer pour ça. Le dernier calcul qu’on a fait c’est 1,5 million de dollars de choses données. […] Ça fait trois ans. Depuis, […] on a doublé le montant de choses qu’on donne maintenant. […]

Si un.e étudiant.e n’est pas forcé.e à payer pour un jean par exemple, qu’est-ce qu’il peut faire avec cet argent ? Peut-être qu’il va payer pour des choses sur le campus. […] Aussi, il y a un autre concept : combien ça coûte pour rendre un étudiant content ? […] Si je trouve quelque chose à 3$ qui rend tout le monde heureux, c’est gagnant. La Gratuiterie, c’est gratuit.

LR : Est-ce qu’il existe des bémols à une initiative comme ça ? 

JR : On continue l’idée d’un consommateur. Tu rentres […], et tu consommes beaucoup. Ça ; c’est un problème de base […]. On ne réduit pas le comportement de consommation. […]

Nous, on s’est dit ; c’est mieux que les gens réutilisent, qu’ils jettent. […] Tu arrives à la Gratuiterie, tu trouves 10 paires de jeans […] mais dans le vrai monde est-ce que tu vas acheter 10 paires de jeans ? […] Il y a quelque chose qui te limite.  

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