Par: Gabrielle Lemire
En fin de réunion au 109 Osgoode
C’est le traditionnel crochet vers les provisions
Ici c’est mieux que le Circle K
Gatorade, pretzels au chocolat, brosse à dents en bambou
Surligneurs, sandwichs aux œufs, popcorn au caramel et panier de fruits
Eau d’aloe vera, beef jerky et soupe chaude au midi
Qui va nous fournir des collations d’urgence quand on étudie
Des solutions au manque de temps pour courir à la pharmacie
« J’ai pas trouvé ce que je cherchais » peut-on entendre
À tous les trois clients maintenant
Les employés ne dansent plus
Les repas chauds ne chauffent plus
Les frigos de Ben and Jerry’s rendent l’âme aussi
Même la machine à café se morfond dans sa poussière
Rupture de stock grandissante sur les étagères
Au rythme de l’ajout de pancartes pour le référendum
Adieu au cœur battant du campus
Adieu à celui toujours là entre deux cours
Adieu à l’endroit idéal pour prendre un bagel, un café aux noisettes pis des ramens
Sans le Pivik, 4 ans de bac, sans jus d’ananas, je survivrai pas
Depuis la Semaine 101 quand on a découvert le café
Pas le choix d’en consommer pour survivre à l’horaire imposé
On a peut-être pu s’en passer depuis le 7 mars dernier
Mais pas sûr de survivre s’il fallait s’en priver pour Philo 1501
Ou Culture populaire à 8h30 du matin
Camouflé dans le sous-sol de Simard
Entre les hipsters, les philosophes improvisés et les futurs doctorants
« Et là les marxistes étaient comme “watch out” », peut-on entendre
Sur un fond de machine à espresso
Qui laisse place à un silence d’angoisse pré-examen
À une carence de caféine le matin
Les micro-ondes se tiennent encore droits et fiers
La LIEU aussi
Comme un « fight club » de la francophonie
Adieu au coeur de la fac des arts
Adieu à celui toujours là pour les choix végés
Au Caramel corretto et machiatto, London Fog et chocolat chaud
Café Alt aux employés candides
Café Alt où on dépense son compte Flex
Café Alt 4 ans de bac, sans jalapeño poppers, je survivrai pas